Une légère accalmie aura lieu pendant le weekend de Pâques en Guyane après trois semaines de grève sans précédent. Seuls les barrages jugés stratégiques seront maintenus.
Après trois semaines de grève sans précédent, la Guyane pourra souffler le temps du weekend de Pâques. Cependant, le fossé se creuse entre les partisans et les opposants aux barrages. Pour sa part, le collectif Pou la Gwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) a décidé de lever les barrages jusqu’à nouvel ordre. Seuls quelques points jugés stratégiques, notamment celui du Centre spatial, considéré comme le symbole des inégalités, resteront bloqués. "Tous les barrages sont ouverts, pas levés", a prévenu Mikael Mancée, leader charismatique du mouvement des "500 frères contre la délinquance", dont la particularité est de se déplacer cagoulés.
Le collectif a annoncé une nouvelle réunion pour lundi 17 avril. D’ici là, on peut circuler dans le département, le temps pour les Guyanais de célébrer Pâques qui est une fête religieuse et culturelle très importante. Le collectif, composé de socio-professionnels, d’associations, de syndicats et d’élus, a également refusé qu’une délégation se rende à Paris pour rencontrer le président de la République François Hollande.
Dans la journée de jeudi 13 avril, les socio-professionnels avaient expressément demandé la levée des barrages routiers pour "faire perdurer l’esprit du 28 mars", le jour où la grève s’est généralisée en Guyane. Le collectif a décidé de se structurer pour la suite du mouvement. "On établit des dossiers qui concerneront l’ensemble du territoire, dans tous les domaines", a expliqué Mikael Mancée.
La semaine dernière, le gouvernement a adopté un plan d’urgence de plus d’un milliard d’euros pour la Guyane. Le collectif Pou La Gwiyann dékolé réclame 2,1 milliards supplémentaires. Mercredi 12 avril, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a indiqué qu’il souhaitait la mise en place l’installation du comité de suivi local de ce plan d’urgence.
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