Le vent de révolte qui ne cesse de souffler au Yémen a fait perdre son calme au président yéménite. Il pointe du doigt le président américain Obama et Israël d’en être les instigateurs.
Ali Abdallah Saleh est harcelé depuis des jours par des milliers de manifestants yéménites qui réclament son départ du pouvoir. En réponse à ces cris de révoltes, il vient de limoger les gouverneurs qui dirigeaient les cinq provinces les plus contestataires. Excellent allié des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, Saleh n’a pourtant pas hésité à accuser Israël et les USA d’être derrière toutes ces révoltes qui sévissent le monde arabe depuis janvier.
"Chaque jour, nous entendons une déclaration du président Obama : en Égypte, ne faites pas ceci ; en Tunisie, ne faites pas cela (...) De quoi se mêle-t-il à Oman ? De quoi se mêle-t-il en Égypte ? Il est le président des États-Unis ! », dixit Saleh devant la presse. D’après lui, les soulèvements dans les pays arabes sont orchestrés par Tel Aviv qui serait supervisé par Washington. Il affirme même qu’un centre d’opérations a été installé dans cette ville pour déstabiliser le monde arabe et que tous les ordres viennent de la Maison Blanche. Face à cette accusation, les Etats-Unis et Israël n’ont eu aucune réaction.
Selon Amnesty International, au moins 27 personnes sont mortes depuis le début des manifestations au Yémen. Les manifestants ne cessent de crier au départ de Saleh : "Le peuple veut la chute du régime, le peuple veut le départ d’Ali Abdallah Saleh". La ville de Sanaa devient le théâtre de la plus grande révolte populaire dans le pays contre le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. L’ONU appelle ce dernier à respecter les droits des manifestants et des journalistes selon les lois internationales et à éviter toute répression par la violence.