La capacité hospitalière de l’île, mise à mal depuis le début de la crise sanitaire, est de nouveau dans le rouge. Au fil de l’évolution de l’épidémie de coronavirus, le taux d’occupation fluctue. Le dernier bilan de l’ARS faisait état de 40 lits de réanimation occupés par des patients covid.
A ce jour, seuls 5 lits sont disponibles en réanimation sur l’ensemble de l’île. Le taux d’occupation de ce service est l’une des données les plus observées dans la gestion de la crise sanitaire. L’évolution de ce facteur influe directement sur la prise de décision de l’exécutif et ce mercredi, le service de réanimation était sous tension.
Lundi dernier, le taux d’occupation en réanimation était de 83%. Au Chu Nord, entre deux et trois patients covid sont admis chaque jour. Parmi ces malades, atteints d’une forme grave du virus, aucun n’est vacciné.
"Tous les patients qui sont admis en réanimation ne sont pas vaccinés. Il y a des patients que l’on ne devrait pas avoir en réanimation. On a des patients qui avaient tous les critères pour se faire vacciner en février ou mars et qui ne l’ont pas fait", constate Charles Vidal, médecin spécialiste en réanimation au CHU Félix Guyon.
Cette multiplication des entrées en réanimation a des conséquences au sein de l’équipe de santé. Outre la forte mobilisation du service, cela entraîne un manque de prise en charge pour d’autres patients :
"Ils arrivent en réanimation alors que cela était évitable. C’est une surcharge de travail très importante et cela empêche d’autres patients de se faire soigner. A cause de cette surcharge de travail, on n’opère plus d’autres patients qui pourraient se faire opérer du cœur, du genoux ou d’un cancer, c’est vraiment très important".
Les ouvertures de lits dans le service ont augmenté avec l’arrivée de la crise. Aujourd’hui au nombre de 112, ils étaient 60 avant la période covid-19. Malgré le double de lits à disposition sur l’île, le taux d’occupation atteint des records. Ces derniers jours, il dépasse la barre des 90%. L’épidémie repart à la hausse et inquiète les syndicats :
"À l’approche du weekend, il ne reste que 5 lits en réanimation, avec le nombre de cas qui augmente chaque jour, est-ce que le nombre de lits sera suffisant ? C’est très alarmant", Alain Puelle, secrétaire général CFTC santé.
Si une dizaine de lits supplémentaires peut être ajouté, la fatigue se fait sentir au sein de équipes hospitalières qui sont parfois rappelées sur leurs jours de congé. Face à cette dégradation de la situation, une réunion de crise se tiendra ce lundi en présence du préfet et des élus. Davantage de restrictions sont à prévoir.