Florinne Dorimont est jugée depuis jeudi devant la Cour d’Assises de Saint-Denis. Accusée de "délaissement de personne vulnérable suivi de mort", la Saint-Pierroise a été condamnée à 20 ans de prison.
Alors qu’elle avait été acquittée en première instance, Florinne Dorimont était une nouvelle fois sur le banc des accusés ce vendredi 29 juin. La Saint-Pierroise est fixée sur son sort ce soir.
Florinne Dorimont est condamnée à 20 ans de prison pour délaissement mortel sur personne vulnérable. Soit une peine conforme aux réquisitions de l’avocate générale.
La mise en cause n’a pas convaincu les jurés qui ont suivi les réquisitions de l’avocate générale. La magistrate estime que la logeuse a délibérément laissé mourir à petit feu Soamina.
L’avocat de l’accusée a confié qu’il était mandaté pour se pourvoir en cassation.
Florinne Dorimont était ressortie libre en mars 2017. De retour devant la Cour d’Assises de Saint-Denis, la femme comparaît une nouvelle fois pour "délaissement de personne vulnérable suivi de mort". Les jurés devront se pencher sur son cas.
"Le délaissement est une infraction qui est très difficile à qualifier juridiquement", indique Guillaume Motos, avocat de la partie civile. C’est pour cela qu’en première instance elle avait été acquittée.
Du côté de la famille de la jeune Soamina, Florinne Dorimont a tué à petit feu leur fille. "Tout son corps a été démoli, détruit", témoigne la mère. Soamina serait tombée dans les mains de cette femme décrite comme une prêtresse malgache. "On a refilé le bébé à Evelyne Dorimont, la sœur de l’accusée qui pillait cette jeune femme et l’isolait, pour donner ensuite la fille en esclavage à Florinne Dorimont", indique Georges-André Hoarau, avocat de la partie civile.
Pour l’avocat de Florinne Dorimont, "seule la mise en cause est venue en aide à Soamina quand elle se disait abandonnée par sa famille". Selon Maître Frédéric Hoarau, "cette anorexie découlait du traumatisme qu’elle a subi pendant son enfance. C’est pour cela que la jeune femme est décédée".
Soamina, une jeune fille âgée d’une vingtaine d’années, a trouvé la mort dans le quartier de Bassin Martin à Saint-Pierre, au terme de plusieurs mois de tortures présumées. La victime aurait vécu de lourds sévices, souffrait de dénutrition sévère et était traitée comme une esclave.
Lorsqu’elle a été prise en charge par les pompiers le 17 juin 2014, elle ne pesait que 40 kg. C’est Florinne Dorimont elle-même qui a alerté les secours. Malheureusement, la jeune femme décèdera deux mois plus tard à l’hôpital.