Le Parlement français a adopté mercredi soir un nouveau texte de loi sur la fin de vie. Les parlementaires se sont définitivement prononcés en faveur d’un texte instaurant un droit à la "sédation profonde et continue" jusqu’au décès pour les malades en phase terminale.
Les députés et sénateurs ont définitivement adopté le mercredi 27 janvier la proposition de loi d’Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (LR) sur les patients en fin de vie. Le nouveau texte porte sur le droit à la "sédation profonde et continue" jusqu’au décès pour certaines personnes. Cette mesure rendra en outre contraignantes les "directives anticipées", par lesquelles chacun pourra stipuler son refus d’un acharnement thérapeutique. En l’absence de directives anticipées, la volonté de la personne qui ne peut plus s’exprimer peut être relayée par une personne de confiance, expressément désignée par écrit et dont le témoignage "prévaut sur tout autre témoignage".
"On va passer d’un devoir des médecins à un droit des malades", a expliqué le député Jean Leonetti, coauteur de la proposition de loi. "Avant de franchir d’autres étapes, soyons modestes : essayons d’appliquer" cette loi et de la "faire connaître" car "il y a une grande attente" des Français, a aussi plaidé Alain Claeys. La ministre de la Santé Marisol Touraine a de son côté salué "une avancée historique qui place le malade au cœur de la décision", soit "un renversement de logique".
Ce texte constitue une réponse à l’une des promesses de campagne de François Hollande qui s’était engagé à créer "un droit à une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Pour autant, cette nouvelle loi sur la fin de vie n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie. Selon un sondage réalisé l’année dernière, les Français adhèrent largement à ces évolutions : 95% d’entre eux approuvent notamment la sédation profonde et terminale (Voir le sondage).