Le gouvernement prépare son projet de loi visant à prolonger l’état d’urgence au-delà du 26 février, tandis que le Conseil d’État examine aujourd’hui une requête demandant sa suspension.
Des manifestations sont prévues partout en France samedi à l’appel de deux collectifs et un "Conseil d’urgence citoyenne", rapporte Le Monde. Ces appels à manifester s’attaquent au maintien de l’état d’urgence. Mais malgré les critiques sur son efficacité, la prolongation du régime d’exception est soutenue par 69% des Français selon un récent sondage YouGov pour le Huffington Post et i-Télé.
Beaucoup de Français pensent que l’état d’urgence les protège contre la menace terroriste et le risque de nouveaux attentats comme ceux du 13 novembre, une éventualité redoutée de tous. Un sexagénaire estime que deux mois et demi après les attentats de Paris, le risque est toujours aussi grand et que la prolongation de l’état d’urgence est plus que souhaitable. Un fonctionnaire, lui, pense que le régime d’exception doit être prolongé aussi longtemps qu’il n’y a plus d’attentat.
La crainte de nouveaux attentats, dans le cas où l’état d’urgence serait levé, et celle d’être taxé d’irresponsable si cela venait à arriver, sont les principaux arguments avancés par le gouvernement pour justifier sa prolongation. "Imaginez qu’il y ait un attentat dans quinze jours et qu’on ait levé l’état d’urgence. Qu’est-ce qu’on nous dirait ?", déclarait ainsi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.