Le suspect numéro 1 dans l’assassinat du Français Jean Noël Sauvageot s’est évadé dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 août pendant que ses quatre collègues gendarmes chargés de le surveiller sombraient dans un sommeil profond. Le prisonnier aurait utilisé un trombone pour se défaire de ses menottes.
Cette évasion pour le moins rocambolesque fait aujourd’hui scandale parmi la population. Certaines presses locales parlent d’une " évasion trop facile et trop belle pour être vraie ", tandis que d’autres dénoncent " une mise en scène trop flagrante ". Les médias malgaches n’hésitent pas à accuser certains éléments de la Gendarmerie de Mahajanga d’avoir facilité ce qu’ils considèrent comme une " vraie fausse évasion ".
Déjà l’arrestation de l’adjudant Rabesalama dans la nuit du dimanche (le soir même du crime) n’a pas fait de grands bruits. Son évasion non plus n’était pas suffisamment spectaculaire pour être croyable. Selon une source proche de la gendarmerie, Rabesalama a bénéficié d’un traitement de faveur malgré la gravité du crime qu’il a commis.
Après son arrestation, le gendarme a été placé en garde à vue dans un bureau de la gendarmerie au lieu d’être jeté dans une cellule comme l’exige la loi. De plus, il a été attaché à un pied par des menottes fixées à une petite étagère en bois d’environ 60cm de hauteur. Ses deux mains étaient également menottées, mais cela ne l’a pas empêché de se procurer d’un trombone. Il s’est évadé pendant que deux gardes postés à l’intérieur et deux autres à l’extérieur dormaient à poings fermés. Du moins, c’est la version du Commandant du groupement de la Gendarmerie de Mahajanga.
L’on ignore pour l’instant si une enquête sera ouverte afin d’éclaircir les circonstances de cette " évasion ". Mais un avis de recherche a été lancé ce mercredi pour retrouver l’Adjudant Rabesalama.