Wyclef Jean, l’ex-rappeur du groupe The Fugees, s’annonce comme le favori de l’élection présidentielle du 28 novembre prochain en Haïti.
L’annonce de la candidature du chanteur hip hop a suscité l’engouement dans ce pays où la pauvreté, aggravée par le terrible séisme du 12 janvier, fait part entière avec le décor. Très populaire auprès de l’électorat jeune, Wyclef Jean assure dans le Wall Street Journal qu’il tiendra ses promesses s’il est élu. Avant sa venue en Haïti la semaine dernière pour présenter sa candidature, on pouvait déjà lire sur les murs de Port-au-Prince, la capitale, des messages de soutien à l’ex-Fugee : "Jen kore Jen" (les jeunes soutiennent les jeunes en créole) ou encore "Fas à Fas" (face à face en créole), un de ses slogans pour la campagne.
"Je ne prétends pas pouvoir faire des miracles, mais je pense de tout mon cœur qu’en cette période importante pour Haïti, je suis la personne indiquée pour doter le pays de l’avenir prospère dont il a besoin et qu’il mérite", indique ce dernier dans le Wall Street Journal.
Ses détracteurs s’interrogent sur ses aptitudes à diriger un pays. Son cousin et également ex-Fugee, Pras Michel, soutient un autre candidat qu’est Michel Martelly, en avançant qu’il est plus compétent que Wyclef Jean. Par ailleurs, les conditions de son éligibilité sont aussi sujettes aux interrogations. En effet, la Constitution haïtienne exige cinq ans de résidence dans le pays pour pouvoir se présenter à la présidentielle, le chanteur ayant migré aux Etats-Unis dès son plus jeune âge. De plus, Wyclef Jean avait été accusé d’avoir détourné des fonds destinés aux victimes du séisme au début de l’année, des allégations qu’il va démentir en larmes. Enfin, selon le site Internet Smoking Gun, il devrait près de 2.1 millions de dollars au fisc américain. Toutefois, il a assuré qu’il s’acquitterait de toutes ses dettes avant de rejoindre Haïti.
Wyclef Jean fait donc partie des 34 candidats qui ont déposé leur candidature au Conseil électoral qui se donne 10 jours pour se prononcer sur la validité des dossiers. Il est à noter que l’actuel Président René Préval est empêché par la Constitution de briguer un nouveau mandat tandis que le parti de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud n’est pas admis à présenter un candidat.