La capitale somalienne est entrée mercredi dans sa troisième journée de violence. Les affrontements entre les forces gouvernementales, soutenues par les troupes de l’Union africaine (Amisom), et les insurgés islamistes shebab ont repris dans la matinée du 25 août.
Mercredi à l’aube, des affrontements ont éclaté sur plusieurs lignes de front à Mogadiscio. Au moins 6 civils ont été tués par un obus de mortier qui s’est abattu sur des habitations. Les ambulanciers ont indiqué avoir collecté 18 blessés durant la matinée, s’ajoutant à une centaine recensés depuis lundi. Jusqu’ici, la vaste offensive menée par les shebab, qui se disent proches d’Al-Qaïda, a fait 65 pertes du côté des civils.
Pour l’heure, chaque partie crie victoire. Un porte-parole militaire des shebab, Sheikh Abdiaziz Abu-Muscab affirme que les insurgés contrôlent actuellement plusieurs positions des forces gouvernementales : "nos moudjahidines sont passés à l’attaque ce matin vers 5 h 30 et ont pénétré plusieurs positions défensives du gouvernement apostat et des envahisseurs chrétiens qui les soutiennent". De son côté, le colonel Mohamed Adan, un officier supérieur des troupes gouvernementales, donne une toute autre version : "les combats ont repris avec intensité ce matin et les forces du gouvernement ont avancé au-delà des positions ennemies, ils ont perdu beaucoup de combattants". Le major ougandais Ba-Hoku Barigye, porte-parole de l’Amisom, ajoute par ailleurs que "la situation est sous contrôle".
La communauté internationale est préoccupée par l’évolution des évènements en Somalie. Nicolas Sarkozy a affirmé craindre une victoire des shebab qui transformerait le pays en base de départ d’Al-Qaïda. "Plus que jamais, la communauté internationale doit être unie pour soutenir la mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, pour aider la population somalienne (...) et appuyer le gouvernement de transition et son président", déclare alors le Ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.