Roque Pascual, 50 ans, et Albert Vilalta, 35 ans, deux coopérants de l’ONG catalane Accio Solidaria, avaient été enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie. Ils ont été libérés hier lundi puis conduits en hélicoptère à Ouagadougou, au Burkina Faso, avant d’embarquer à destination de l’Espagne. Leur avion a atterri à l’aéroport El Prat, au nord-est de Barcelone, dans la nuit du lundi à mardi.
"C’est un jour très important pour nous, ces neuf mois en otages ont été durs et maintenant, nous sommes libres. Je suis très heureux et très ému", a déclaré Albert Vilalta à son arrivée à l’aéroport.
Malgré leur mine fatiguée, les deux ex-otages affirment avoir été traités correctement pendant leur captivité. Mieux encore, ils assurent avoir été traités sur le pied d’égalité que leurs ravisseurs. " Nous vivions comme eux (ndlr : les preneurs d’otages) ", a raconté Vilalta.
Au cours de leur brève rencontre avec la presse, les deux humanitaires n’ont pas manqué d’exprimer leur reconnaissance envers le gouvernement espagnol. " Un effort diplomatique considérable a été déployé avec tous les gouvernements de la région. Nous sommes très fiers de notre gouvernement ", ont indiqué les anciens otages.
Selon des sources concordantes, la libération des deux ressortissants espagnols aurait été acquise en contrepartie de la relaxe accordée à l’auteur de leur enlèvement, le Malien Omar Sid’Ahmed Ould Hamma alias "Omar le Sahraoui". Le parquet de Nouakchott a indiqué que "Omar le Sahraoui" avait agi en tant que "mercenaire" d’Aqmi, et que son retour au Mali était une des exigences d’Aqmi pour la libération des deux otages espagnols. Une source recueillie depuis Bamako affirme que l’Espagne aurait concédé à cette requête. Le mercenaire malien aurait été relâché juste avant la libération des deux volontaires espagnols.
Certains médias espagnols ont aussi fait mention d’un versement de rançon pour obtenir la libération de Roque Pascual et d’Albert Vilalta. Une information que le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero refuse de confirmer.
Pour rappel, l’Aqmi, la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, avait exécuté un
otage français, Michel Germano, en juillet, en représailles au raid mené conjointement au Sahel par l’armée mauritanienne et les forces armées spéciales françaises contre une base appartenant à un groupuscule de combattants islamistes.