Hier matin, six employés de l’Hôtel-Dieu, à Paris, dont des médecins, infirmiers, et aides-soignants, ont été victimes d’un empoisonnement au neuroleptique. Ils étaient plongés dans un sommeil profond et anormalement long après avoir bu du café dans lequel un quidam a versé une dose de Loxapac, un puissant tranquillisant destiné à traiter des états psychotiques aigus.
Mardi vers 8h30 du matin, un groupe de six personnels soignants de l’Hôtel-Dieu de Paris se sont retrouvés dans la salle de repos pour prendre du café. Comme à leur habitude, ils se sont servis dans un thermos. Mais deux heures plus tard, ils sont tous pris d’un malaise accompagné de nausées. Et vers midi, ils sont tombés dans un sommeil profond. Deux d’entre eux se sont réveillés dans l’après-midi même, mais les quatre autres n’ont repris conscience que ce mercredi matin.
Des prélèvements effectués sur les malades et sur le contenu du thermos ont permis de mettre en évidence une très forte concentration de Loxapac. Selon le laboratoire qui se charge du volet scientifique de l’enquête, un flacon de 60 ml de ce médicament suffit pour endormir jusqu’à 15 personnes de 90 kilos pendant une demi-journée.
Une enquête criminelle pour "tentative d’empoisonnement" a été ouverte par la police. Vu la puissance du médicament, l’hypothèse d’une probable mauvaise blague ou d’un bizutage a très vite été écartée.
Les enquêteurs sont actuellement sur la piste d’une patiente qui était en consultation au service psychiatrique de l’Hôtel-Dieu dans la nuit de lundi à mardi. La dame décrite comme étant une déséquilibrée mentale pourrait donc être l’empoisonneuse. Elle aurait été aperçue dans la salle de repos mardi matin avant de s’en aller. Sa présence semble n’avoir alerté personne. Des témoignages recueillis sur place ont permis de savoir que la porte de cette salle de repos n’était jamais fermée.