Le procès de l’évasion de Juliano Verbard s’ouvre demain devant la cour d’Assises. Un procès très attendu qui va durer quinze jours et qui devrait lever le voile sur cette évasion spectaculaire et les 10 jours de cavale qui ont suivi.
L’évasion de Juliano Verbard, à bord d’un hélicoptère, de la prison de Domenjob le 27 avril 2009 a fait couler beaucoup d’encre. C’est une évasion inédite à La Réunion, qui a tenu en haleine toute la population pendant les 10 jours de cavale du gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie"(cf. Linfo.re : Evasion de J.Verbard : le procès débute lundi). Les forces de l’ordre ont pu mettre la main sur Juliano Verbard et ses 7 complices le 6 mai 2009. Le procès de cette évasion commence dès demain devant la cour d’Assises.
Yann Morvan, pilote de l’hélicoptère qui a servi à l’évasion attend ce rendez-vous judiciaire avec impatience. Pour Maître Alain Antoine, l’avocat du pilote, c’est "le procès de la victime" qui s’ouvre demain. il ajoute que même si "on écoute et examine le bourreau, la victime doit prendre la place centrale dans le procès pénal". Le pilote est encore traumatisé par cet événement. Il avait été menacé par les disciples de Juliano Verbard qui l’ont forcé à participer à l’évasion de leur gourou.
Autre enjeu de ce procès, établir les rôles de chacun des protagonistes qui ont participé à cette évasion spectaculaire. Du côté de la défense, c’est l’argument de la soumission qui est avancé pour expliquer l’implication des disciples de Juliano Verbard dans cette évasion. Pour le Bâtonnier Georges-André Hoarau, l’avocat de Rodolphe et Samuel Cadet, "ce sont des gens qui ont été complètement embrigadés depuis fort longtemps" par Juliano Verbard. Convaincus de l’innocence de leur gourou, ces disciples n’ont pas hésité à prendre tous les risques pour qu’il retrouve la liberté.
Ce sont 16 personnes qui ont participé à cette évasion à des degrés divers. Les mis en cause sont poursuivis pour évasion, séquestration et détournement d’aéronef ou complicité de ces faits. Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle.