L’ex-otage Réunionnais a été qualifié de "héros." Pendant ses 333 jours de captivité, il n’a jamais renoncé à penser à s’évader. Finalement, il a réussi et doit sa liberté à son tempérament de combattant.
Francis Collomp se livrait pour la première fois aux médias ce jeudi. Dans un long entretien il est revenu sur sa captivité. L’ex-otage réunionnais assure : "j’ai toujours eu envie de m’évader."
"Il y a eu deux plans d’évasion", révèle-t-il. Le premier dans la ville de Kano, son premier lieu de captivité. "Le mur de 4 mètres de haut ne me faisait pas peur à grimper, mais plutôt à redescendre", affirme Francis Collomp. "Je ne suis plus tout jeune, à mon âge on a peur de se fouler une cheville."
C’est sur son deuxième lieu de captivité, dans la ville de Zaria dans le Nord du Nigeria, qu’il a réussi à s’évader. "Le geôlier a laissé les clés sur la porte de la salle où se trouvait ma cellule alors qu’il s’en allait faire ses ablutions avant la prière", raconte-t-il. "Je suis sorti de ma cellule et j’ai tout doucement ouvert la porte alors qu’il était dans les toilettes au fond du couloir et je l’ai fermée en raclant ma gorge pour couvrir le bruit de la serrure."
"Je me suis retrouvé dans un salon que j’avais déjà repéré et je n’avais que deux loquets à déverrouiller", explique-t-il. "Ensuite, j’étais dans une rue et à gauche à 400 mètres se trouvait une plus grande voie."
"Au début j’ai couru, puis j’ai marché normalement lorsqu’il y avait du monde pour ne pas attirer l’attention et enfin j’ai adopté une allure rapide, j’ai dû faire 5 kilomètres", précise-t-il.
L’ex-otage réunionnais est ensuite accosté par un taxi. Son histoire est déjà prête. "J’avais une pile rechargeable à lui offrir en échange du trajet jusqu’au poste de Police et je lui ai dit que je m’étais fait volé mes papiers et mon argent", relate-t-il.
Arrivé au poste de Police au bout de quinze minutes de trajet, il les avertit du danger. "Je leur ai dit qu’on allait se faire canarder, parce que ces gens-là avait déjà tué tellement policiers. C’était une bande armée très organisée", souligne-t-il.
Francis Collomp a répété tout au long de l’entretien livré aux médias locaux : "depuis le début, je savais que je devais m’échapper."