La Chambre d’agriculture a organisé ses toutes premières Assises de l’agriculture bio ce matin. Le but de cette rencontre au sommet était de valider les orientations et les actions d’une agriculture soucieuse de l’environnement sur le sol réunionnais.
Un constat s’impose sur le territoire national et départemental. L’offre française dans son ensemble de produits biologiques stagne alors que la demande des consommateurs va crescendo.
Pour faire partie intégrante de ce plan d’actions "agriculture biologique : horizon 2012", la Chambre d’agriculture a organisé, ce matin, les premières Assises de l’agriculture bio, dont le premier jet fut initié par Michel Barnier, alors ministre de l’agriculture et de la forêt.
Ce plan, soumis au Grenelle de l’environnement a fixé deux grands objectifs soit 6% des surfaces agricoles cultivées en bio et 20% des produits bio en restauration collective.
Et notre île est évidemment concernée. D’autant qu’une quarantaine d’exploitations est engagée directement dans la démarche AB à la Réunion, sur environ 50 hectares véritablement exploités. Cette surface exploitée dans une démarche agrobiologie ne représente à ce jour qu’environ 0,3% de la SAU (surface agricole utile) totale de l’île.
Une fois l’état des lieux réalisé, le moment est venu de passer à l’action. Nul doute que le développement de l’AB à la Réunion passe par un renforcement des soutiens publics. Tout comme, en matière de foncier agricole, la disponibilité de terrains de bonne qualité agronomique.
Par ailleurs, " la continuité territoriale doit être assurée pour les intrants dont le coût est actuellement trop élevé. Je pense aussi à la nécessité d’accompagner les agriculteurs dans la démarche de certification AB, que ce soit sur le plan technique que financier ", déclare Jean-Bernard Gonthier, 1er vice-président de la Chambre d’agriculture.
Il est également temps de se pencher sur le coût des produits bio à la Réunion jugés beaucoup trop élevés. " Une récente enquête de l’association des consommateurs UFC Que Choisir a révélé que dans les grandes surfaces de l’île, les produits bio sont vendus avec un écart de 55,5% par rapport au prix pratiqué en métropole ", poursuit-il.
Si la Réunion doit devenir un fief de l’agriculture bio, bon nombre d’efforts restent apparemment à faire. La tâche paraît ardue mais pas impossible.