Les acteurs économiques de La Réunion ont signé ce mardi un courrier commun adressé au président Hollande. Ils sont opposés à la suppression partielle de l’exonération de charges pour les entreprises d’Outre-Mer.
Lors d’une réunion organisée ce mardi à la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, les acteurs économiques de l’île ont signé une lettre commune.
Par le biais de ce courrier, ils font part au président François Hollande, au Premier ministre et au Ministre des Outre-Mer de leur opposition au projet d’article du projet de loi de Finances 2014 relatif à la suppression partielle de l’exonération des cotisations employeurs d’Outre-Mer.
Un coup de rabot qui doit permettre à l’Etat d’économiser 90 millions d’euros. Les acteurs économiques de La Réunion qui soulignent le taux de chômage important à La Réunion et la conjoncture économique difficile parlent d"un "risque social fort" pour le département.
Dans un courrier commun, les acteurs demandent au chef de l’Etat français "le respect des engagements de concertation pris par le Premier ministre" le 10 décembre 2012 et appellent à la mise en place de réformes du financement de l’économie dans les Outre-Mer qui soient l’expression d’une "vision stratégique de l’Etat".
Interrogé pour Antenne Réunion, le patron d’une entreprise locale a confié ses inquiétudes concernant la suppression annoncée de certaines exonérations de charges patronales. Pour ce professionnel, les charges supplémentaires seraient de 25 000 euros. Le chef d’entreprise confie qu’il devra licencier des personnels si la mesure est validée.
Les acteurs économiques redoutent une explosion du chômage. A La Réunion, 28% des entreprises sont concernées par les exonérations de charges. 66 000 emplois risquent d’être impactés.
Les représentants des chambres consulaires et les organisations professionnelles craignent un passage en force de la loi. Le président de la CCIR Ibrahim Patel évoque la "casse" au niveau des entreprises qui devront revoir leurs effectifs.
De son côté le président du Medef Yann de Prince demande lui aussi le retrait de ce projet de loi qui met selon lui en péril la survie de nombreuses entreprises d’Outre-Mer. Les débats autour de ce projet de loi de Finances débuteront au mois d’octobre. Les acteurs économiques de La Réunion comptent bien faire entendre leur voix au plus haut sommet de l’Etat.