Le conseil général vient de prendre une sérieuse gifle dans le dossier de la gestion de l’élimination des déchets dans notre ile. Le préfet en trois mots jette à la poubelle le plan de Nassimah Dindar : "doit mieux faire".
Le Plan d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA), était l’enjeu environnemental très stratégique de la mandature de Nassimah Dindar. La Présidente du Conseil Général était d’ailleurs très volontaire et déclarait en mars 2010
sur linfo.re :
"il faut un plan révisé avant la fin de l’année 2010, prévoyant la nécessité de disposer de plusieurs hectares de terres pour la localisation des équipements prévus". L’objectif était de réviser une seconde fois ce plan pour suivre les objectifs ambitieux dans la lignée du Grenelle I, mais aussi pour traiter les déchets résiduels.
Ce matin le Quotidien de la Réunion annonce que le Préfet rejette ce plan. "Travail très insuffisant. Doit mieux faire", telle serait l’appréciation de l’Etat, selon nos confrères sur la copie rendue par le département.
De quoi s’agit il exactement. La présidente du Conseil Général défend le principe de stabilisation et d’enfouissement des déchets plutôt que celui de l’incinération. Le Préfet rétorque que ces propositions ne sont pas en conformité avec les grandes lignes du Grenelle de l’Environnement et des directives européennes.
Le Préfet s’appuie sur les dispositions du Grenelle de l’environnement qui prévoit que le "traitement des déchets résiduels doit être réalisé prioritairement par valorisation énergétique". En clair produire de l’électricité à partir de nos déchets.
Pourtant les axes prioritaires du projet de plan révisé tenait en trois mots : prévention, valorisation et traitement. La prévention avec la réduction de 7% de la production des déchets ménagers dans notre île : "il s’agit de prendre des mesures et des actions visant à réduire les quantités de déchets produits, leur nocivité, et à améliorer leur caractère valorisable", insiste Nassimah Dindar .
Le Conseil Général avait mis en avant la valorisation avec le recyclage de 50% des déchets produits. Il s’agissait d’améliorer les performances de valorisation de la matière. Mais pour atteindre cet objectif, le Département comptait d’abord mettre en place plus d’outils de collecte comme les déchèteries, centres de tri, plates forme de compostage, et surtout développer des filières de valorisation.
Malgré cette volonté le Préfet tire l’oreille de la Présidente du Conseil Général : "afin d‘éviter tout risque de contentieux particulièrement préjudiciable, je vous recommande d’intégrer au plus tôt les remarques formulées et de corriger les carences et insuffisances identifiées".
Nassimah Dindar doit donc reprendre son dossier à la base. Passer de l’enfouissement après stabilisation à l’incinération, travailler le dossier de l’élimination des boues des stations d’épuration.