Deux jeunes qui avaient violenté le principal adjoint du collège Jean Lurçat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) le 22 mars ont été condamnés vendredi à six mois de prison ferme par le tribunal de Bobigny.
BOBIGNY (AFP) - Deux jeunes qui avaient violenté le principal adjoint du collège Jean Lurçat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) le 22 mars ont été condamnés vendredi à six mois de prison ferme par le tribunal de Bobigny.
Trois jours d’incapacité totale de travail (ITT) avaient été prescrits au principal adjoint, Houcine Hamza, après qu’il eut reçu des coups de poing et des coups de pied de ces deux jeunes de 18 et 19 ans, qui ne faisaient pas partie de l’établissement.
Il avait été violenté alors qu’il les raccompagnait à la grille du collège, après leur avoir refusé l’accès aux locaux. Ils voulaient entrer pour récupérer des clés auprès d’un élève, le frère de l’un des deux.
Les deux jeunes s’étaient enfuis par l’arrière de l’établissement, mais s’étaient présentés quelques jours après au commissariat de Saint-Denis et avaient reconnu les faits.
Ils ont été condamnés à six mois de prison ferme, aménageables avec un juge d’application des peines, et à verser 1.000 euros de dommages et intérêts au principal adjoint.
Le tribunal est allé dans le sens du parquet, qui avait requis six mois de prison. "Toute violence commise dans des établissements scolaires revêt une importance particulière", a dit le substitut du procureur lors de son réquisitoire, qualifiant les faits de "particulièrement dérangeants et graves".
Le principal adjoint "a fait tout simplement son travail en tentant de les faire sortir", a-t-il souligné.
"Je ne m’attendais pas à ça. J’ai un sentiment de tristesse", a déclaré le principal adjoint après l’énoncé du jugement. "Je suis dans l’éducation et (...) c’est très douloureux pour moi qu’ils aient été condamnés à de la prison ferme", a poursuivi Houcine Hamza qui aurait préféré "une peine d’intérêt général, un travail réalisé pour la collectivité".
"C’est une situation qui a dégénéré", a-t-il estimé ajoutant : "En Seine-Saint-Denis, il y a une telle situation sociale !" : il y a "toujours une relation entre les conseils de discipline et la situation sociale de la famille", a-t-il insisté.
L’avocate des deux jeunes, Me Leila Djebrouni, a jugé la peine "scandaleuse". "Depuis le début, ils (le tribunal) ont un parti pris. (...) Les instructions sont venues du ministère voire de Matignon et de l’Elysée", a-t-elle clamé. "Personne n’a pris en considération le pourquoi et le comment on en est arrivés là", a-t-elle estimé.
M. Hamza avait repris le travail 15 jours après les faits. Ceinture noire de judo, il avait essayé de neutraliser les deux jeunes, sans répondre à leurs coups, selon son témoignage et celui d’un parent d’élève.
Devant le tribunal, les deux jeunes ont affirmé qu’ils ne savaient pas que M. Hamza était le principal. "Il parlait comme un jeune, je me suis dit que c’était un surveillant", a assuré l’un des deux, affirmant qu’il leur avait "mal parlé", après leur avoir demandé une pièce d’identité.