Un nouveau testament de Liliane Bettencourt, rédigé fin août, attribuant ses assurances-vie à l’institut Pasteur, a été saisi par la brigade financière lors d’une perquisition chez le notaire de la milliardaire le 24 novembre dernier.
Une rectification de taille a été apportée au testament de l’héritière de l’Oréal. Au terme de cette nouvelle version, découverte tout récemment, elle « retire à sa famille la plupart des legs précédemment prévus en sa faveur. Elle semble ainsi avoir modifié les clauses bénéficiaires de ses assurances-vie - d’un montant total de 700 millions -, qui désignaient ses deux petits-fils, Jean-Victor et Nicolas Meyers, pour attribuer ces fonds à l’Institut Pasteur, choisi comme légataire universel », rapporte le Point .
Cependant, la découverte de ce nouvel élément intrigue particulièrement les enquêteurs qui se demandent si cette modification, opérée dans l’urgence et consignée peu avant l’audience qui devait conduire à la mise sous tutelle de Mme Bettencourt, n’aurait pas eu pour objectif principal d’effacer une disposition qui exposait auparavant Me Pascal Wilhelm à un conflit d’intérêt.
Rappelons que cet avocat et mandataire de Mme Bettencourt a été déjà révoqué par la justice en raison « d’actes susceptibles d’avoir porté atteinte aux intérêts de Mme Bettencourt ». Il l’aurait encouragé à investir 140 millions d’euros dans une société d’un autre de ses clients, le patron de Lov Group Stéphane Courbit, dont le bureau a été perquisitionné jeudi dernier. Me Wilhelm d’assurer n’avoir rien perçu d’autre dans ces affaires que ses propres honoraires …
Précédemment, les assurances-vie de Liliane Bettencourt devaient être léguées à ses deux petits-fils, aujourd’hui âgés de 25 et 22 ans. Me Wilhelm devait assurer la surveillance des fonds jusqu’au 40ème anniversaire des bénéficiaires mais celui-ci a démenti cette information qui apparaît pourtant dans des documents bien officiels. Lui de préciser « J’ai refusé la mission de surveiller ces fonds car je ne voulais pas travailler sur les affaires de Mme Bettencourt après son décès, et quand bien même je l’aurais acceptée, je ne vois pas en quoi il y aurait eu un conflit d’intérêt puisque cette disposition ne me profitait pas ».
Pour en revenir à ce testament saisi par la brigade financière, il attribue l’intégralité des meubles et des collections d’œuvres d’art de la milliardaire à l’État. Toutefois, il n’inclut pas ses actions de L’Oréal, déjà léguées à la holding contrôlée par sa fille, son gendre et leurs deux fils. En revanche, la police a décelé qu’une clause stipulait le versement de 10 millions d’euros à Alain Thurin, l’infirmier personnel de Liliane Bettencourt. Ce dernier a, d’ailleurs, fait l’objet d’une perquisition le 28 novembre, dans son appartement de fonction : un duplex avec terrasse.