La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a assuré mercredi que la revalorisation du diplôme d’infirmier anesthésiste par la reconnaissance du niveau master (bac+5) serait "faite avant la fin de l’année", au lendemain d’une manifestation qui a bloqué la gare Montparnasse.
PARIS (AFP) - La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a assuré mercredi que la revalorisation du diplôme d’infirmier anesthésiste par la reconnaissance du niveau master (bac+5) serait "faite avant la fin de l’année", au lendemain d’une manifestation qui a bloqué la gare Montparnasse.
"On comprend vos revendications et nous sommes en concertation", a déclaré la ministre sur Europe 1 au lendemain de la grève des infirmiers anesthésistes, qui s’estiment lésés par le protocole Bachelot accordant une revalorisation à Bac+3 (licence) aux infirmiers généralistes.
Les études des infirmiers anesthésistes durant deux ans de plus que les autres infirmiers, ils veulent être reconnus à Bac+5 (master).
"Nous travaillons sur le contenu du master pour en faire un vrai diplôme universitaire et cela sera fait avant la fin de l’année", a assuré Mme Bachelot.
"Le problème pour l’instant, c’est que les deux ans supplémentaires n’ont pratiquement pas de contenu théorique, ce sont seulement des stages pratiques", a-t-elle dit.
"Nous sommes en train d’en discuter avec Valérie Pécresse", ministre de l’Enseignement supérieur, a-t-elle ajouté, assurant avoir "donné un calendrier très serré" pour que cela aboutisse "avant la fin de cette année".
Dans la soirée, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) a réagi dans un communiqué en estimant que Mme Bachelot faisait "de nouveau" preuve "de méconnaissance du dossier".
Si la formation actuelle d’infirmier anesthésiste diplômé d’Etat (IADE) "ne comprend que 700 heures de cours théoriques, les connaissances et compétences acquises en stages permettent une acquisition de savoirs professionnels susceptibles d’être intégrés dans les modules de formation du master", d’après le syndicat, qui mène depuis mars un mouvement de protestation aux côtés de la CGT et Sud.
"Cette alternance de théorie et de pratique au cours de la formation n’est-elle pas le cas pour toutes les professions médicales et paramédicales ?", s’interroge le SNIA.
Il affirme que les infirmiers anesthésistes "sont conscients des nombreux désagréments subis par les usagers" de la gare Montparnasse à Paris, mais "c’est bien la médiatisation de cette action qui a permis aux organisations syndicales" d’être reçus officiellement, d’après le SNIA.
Mme Bachelot, a par ailleurs souligné à Europe 1, à propos des revalorisations salariales, que le protocole sur les infirmiers avait prévu "500 millions d’euros pour les infirmiers" et que "les infirmiers anesthésistes touchent leur part". "C’est bien normal" a-t-elle dit.
Elle a rappelé qu’une réunion aura lieu 3 juin alors que les manifestants dénoncent les tables-rondes à répétition. Ils s’estiment "menés en bateau" (CGT) et réclament une vraie négociation.
Mme Bachelot a par ailleurs assuré qu’il n’était "pas question" de toucher à l’exclusivité de compétence des infirmiers anesthésistes dans les blocs opératoires.
"L’exclusivité de compétence est contenue dans le code de la santé publique. Elle a été fixée par deux décrets en 1993 et en 2002 et on ne peut pas revenir de façon subreptice sur l’exclusivité de la compétence des infirmiers anesthésistes", a-t-elle dit pour répondre aux craintes que la réforme puisse autoriser des infirmiers non anesthésistes de pratiquer des actes d’anesthésie. clr-im-reb/pz/mmr