Marie-Thérèse Hermange, une ex-sénatrice UMP, accusée dans l’affaire Mediator, a été confirmée au comité d’éthique de l’Académie de médecine. Une nomination pas très "saine", relate la presse.
L’ancienne sénatrice UMP de Paris, Marie-Thérèse Hermange avait été épinglée en avril 2013 dans le cadre de l’information judiciaire concernant l’affaire Mediator. Malgré sa mise en examen, elle a été nommée le 1er janvier au comité d’éthique de l’Académie de médecine, révèle Le Figaro. Une nomination confirmée malgré les tollés autour.
Marie-Thérèse Hermange est soupçonnée d’avoir fait relire un rapport sénatorial sur la réforme du système du médicament à Claude Griscelli, professeur de pédiatrie. Ce dernier avait ensuite appelé Jean-Philippe Seta, le numéro 2 de Servier qui était alors sur écoutes judiciaires. Au téléphone, Claude Griscelli s’était vanté d’avoir "fait changer pas mal de choses" dans ce rapport. Son intervention aurait permis de minimiser le rôle des laboratoires Servier dans l’affaire du Mediator au détriment de l’Agence du médicament. Malgré ces soupçons, le comité d’éthique a voté à l’unanimité moins une voix pour le maintien de Marie-Thérèse Hermange.
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Le médicament du laboratoire Servier était destiné aux diabétiques en surpoids, mais largement prescrit comme coupe-faim. Il a été retiré du marché en 2009, alors qu’il était encore prescrit à 300 000 patients, en raison des risques cardiaques encourus par les patients. Selon une étude de l’agence française du médicament, le Mediator serait responsable de 500 à 2 000 décès en France depuis 1976. En ce qui concerne les liens entre l’Académie et Servier, Le Figaro révèle que longtemps le laboratoire a sponsorisé le bulletin de l’Académie de médecine. Le quotidien souligne également que pas moins de six académiciens sont ou ont été membres de l’Institut Servier. Et que l’un d’eux, le célèbre Pr Pierre Godeau, l’inventeur de la médecine interne, le préside.