Violences conjugales : une femme meurt tous les 3 jours

Certes ce n’est pas la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, mais le cas de Jacqueline Sauvage, femme battue par son mari, soulève plusieurs interrogations. Cette femme affirme avoir vécu 47 années de violences conjugales, et ses trois filles ont été abusées sexuellement par leur père. Son fils, qui s’est suicidé, a également subi les violences de son père. Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage tire sur son mari Norbert Marot trois coups de fusil dans le dos et le tue. L’indignation devant sa condamnation d’une meurtrière-victime à 10 ans de réclusion ne faiblit pas. Ce qui est en jeu : la légitime défense pour les femmes battues. Dans ces cas de violences conjugales l’un des partenaires meurent sous les coups de l’autre.

En France, une femme meurt tous les trois jours, dans tous les milieux, à la ville comme à la campagne, sous les coups de son conjoint. En 2014, 118 femmes ont été tuées dans le cadre de violences conjugales. Si les femmes constituent la grande majorité des 143 personnes tuées par leur conjoint, 23 hommes ont également été victimes de leur compagne. Sur les 23 femmes auteures d’homicides, 5 subissaient des violences de la part de leur partenaire (soit près de 22%). Dans 17 cas sur les 118 où la victime est une femme (soit 14,5%), celle-ci avait également commis antérieurement des violences sur son partenaire.

Le gouvernement a déjà fait part de sa détermination à "faire reculer ces violences insupportables". Pour l’heure, le cas de Jacqueline Sauvage émeut plus d’un. De plus en plus de voix s’élèvent, notamment parmi la classe politique, pour demander sa grâce présidentielle. Le président de la République François Hollande a reçu vendredi les filles et les avocates de cette mère de famille et affirme qu’il a "entendu" la mobilisation et va prendre le temps de la réflexion avant de prendre une décision.