Les touchers vaginaux et rectaux sans consentement sur patients endormis sont "inacceptables", juge la ministre de la Santé Marisol Touraine après avoir pris connaissance du rapport de la Conférence des doyens des facultés de médecine.
Après le scandale des touchers vaginaux exercés sans consentement sur des patientes endormies, la ministre de la Santé avait commandé un rapport sur la question. Il a été rendu public mardi 27 octobre. D’emblée, Marisol Touraine juge "inacceptable" ces pratiques qui sont loin d’être marginaux. En effet, le rapport réalisé par le professeur Jean-Pierre Vinel, président de la Conférence des doyens de faculté de médecine, confirme que les touchers vaginaux et rectaux sont réalisés pendant que les patients dorment et sont très largement répandu dans les hôpitaux français.
Cette enquête révèle que le consentement préalable du patient n’est recueilli que dans 67% des cas pour les étudiants de 2ème et 3ème années de médecine. Les années suivantes, le recueil d’un accord préalable est plus largement majoritaire mais n’est pas systématique. Un étudiant sur cinq de 4ème, 5ème et 6ème années pratiquent également le toucher vaginal ou rectal à l’insu du patient. Des pratiques qui sont dénoncées par Marisol Touraine.
Dans un communiqué, la ministre a annoncé que "l’Etat sera d’une extrême fermeté face à ces pratiques inacceptables, qui portent atteinte l’intégrité du corps humain et aux droits fondamentaux des patients". Marisol Touraine a également indiqué que ces résultats sont "très préoccupants". Elle a tenu à rappeler que les actes réalisés sans consentement sont illégaux et qu’ils exposent à des poursuites.
Afin de mettre un terme à ces pratiques, la ministre a annoncé trois mesures. Une mission d’inspection va tout d’abord être lancée dans les établissements de santé afin d’approfondir les résultats de l’enquête. Une instruction va ensuite être envoyée aux directeurs d’établissements accueillant des étudiants en médecine, "pour leur rappeler leurs obligations légales". Enfin, l’apprentissage par simulation, qui existe déjà dans de nombreux établissements, va être développé.