François Hollande ne se doutait pas qu’en annonçant la création d’un centre d’appels à Metz, il avait enfreint lui-même les règles des marchés publics. Le centre était destiné aux ex-salariés d’Ecomouv’.
Hollande annonce la création d’une plate-forme
Vendredi dernier à l’avant-veille du second tour des élections départementales, François Hollande semble avoir commis une grosse bourde. Il était venu rendre visite aux ouvriers de PSA près de Metz, à quelques kilomètres des anciens bureaux d’Ecomouv’, cette société qui collectait auparavant l’écotaxe. Le chef de l’Etat s’est déplacé mais il n’est pas venu les mains vides.
Mis à part cette visite, Hollande a fait une annonce qui pourrait contrecarrer un projet créateur d’emplois. Devant plusieurs médias, il annonce la création de 100 à 150 emplois sur "une plate-forme que Pôle Emploi va implanter prochainement." Ceci sera fait pour compenser la dissolution d’Ecomouv, a-t-il notamment ajouté.
Conflits d’intérêts et favoritisme ?
Le chef d’Etat a même précisé qu’il sera implanté "sur le site d’Ecomouv’, installé dans l’ancienne basé aérienne 128, près de Metz." Le président de la communauté d’agglomération, l’UDI Jean-Luc Bohl a même ajouté pour confirmer le sérieux du projet que la plate-forme à créer sera opérée par le groupe Arvato en charge des recrutements. La priorité reviendra donc aux anciens salariés de la société de collecte d’écotaxe.
En ces temps de chômage, l’initiative aurait plu si ce n’est que l’appel d’offres lancé par Pôle Emploi expirait que le 30 mars 2015 à 12 heures. Il semblerait donc que le délai final soit de trois jours après l’annonce présidentielle. L’appel d’offres joue sur la note du favoritisme, accusent plusieurs entreprises.
Les réactions sont négatives
Le premier qui a flairé l’erreur a été le site En-contact.com, spécialiste des centres d’appels. Son rédacteur en chef, Manuel Jacquinet s’est d’ailleurs interrogé sur le fait que l’on ne peut connaître la réponse à l’appel d’offres proposé par Pôle Emploi avant le délai qui s’était achevé lundi 30 mars 2015.
"C’est un couac", déclare pour sa part Maxime Didier, président du Syndicat professionnel des centres de contact, SP2C. Selon lui et conformément à la réglementation sur les marchés publics, tant qu’il n’y a pas de clôture d’appel d’offres, toutes les sociétés peuvent postuler et aucune décision ne sera prise entre-temps. Pour ce cas, il semblerait pourtant que le favoritisme soit flagrant sachant que le nom de la société est déjà connu, c’est Arvato, filiale de l’allemand Bertelsmann, installée à Metz. Pôle Emploi n’a pas voulu commenter les déclarations du président et fait pour l’heure profil bas concernant ce projet.