Pour décourager le départ à la retraite à l’âge de 62 ans, le patronat propose un système de décotes dégressives des pensions, et ce, afin de sauver les caisses de retraites complémentaires.
Dégager 7,1 milliards d’économies d’ici 2020
En vue des négociations avec les syndicats ayant pour objectif de remettre à flot le régime des retraites complémentaires, le Medef a mis en œuvre toute une liste de propositions qui permettront de dégager 7,1 milliards d’économies d’ici à 2020.
D’après ce document de travail, révélé par Le Figaro, le patronat suggère notamment un "système de décote dégressive des pensions complémentaires". Il s’agit grâce à ce mécanisme de pousser les salariés du secteur privé à reculer leur cessation d’activité. Un cotisant partant à la retraite à l’âge de 62 ans percevrait ainsi une pension inférieure à celle d’un cotisant partant à 67 ans.
Avec cette mesure, entre 2,1 et 4,3 milliards d’euros pourraient être rapportés à l’horizon 2020.
Le gel des pensions complémentaires
Selon toujours le texte, la réduction du taux de réversion, la pension versée au conjoint survivant d’un retraité, à moins que ce dernier accepte de son vivant une allocation moins élevée, rapporterait entre 100 et 300 millions en 2020. Le gel des pensions complémentaires pour ces trois prochaines années engendrerait par ailleurs 4 milliards d’économies en 2020.
Des négociateurs des syndicats interrogés par Reuters mercredi ont annoncé que le document de travail cité par Le Figaro "ne fait que confirmer des propositions déjà présentées par le Medef." Le négociateur de la CGT Eric Aubin a déclaré qu’il n’y avait rien de nouveau car le Medef n’a fait que formaliser ce qu’il avait déjà présenté le 17 février, à l’ouverture des négociations.
12 millions de retraités concernés
L’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) et l’Association générale des institutions de retraite des cadres (Agirc) versent plus de 70 milliards d’euros par an à 12 millions de retraités. Ils leur assurent ainsi un complément de revenu qui représente entre 25% et 50% de leur pension globale, voire jusqu’aux deux tiers pour des cadres supérieurs.
Si rien n’est donc fait, les réserves de l’Agirc seront épuisées en 2018. En revanche, il sera de même pour celles de l’Arrco vers 2023-2025, sachant que la quasi-totalité des salariés du secteur privé y sont affiliés.