Illustration/SIPA
Alors que la mortalité des fumeurs serait sous-estimée de 17%, une récente étude a permis d’identifier le lien entre la cigarette et 15 maladies mortelles, ce qui amènerait à une réévaluation des chiffres officiels.
Bien que la consommation de tabac recule en France, avec moins de 0,9% sur l’année écoulée, l’hexagone reste l’un des gros consommateurs occidentaux avec 28% de fumeurs quotidiens contre 20% au Royaume-Uni.
Quinze nouvelles causes de décès liées au tabagisme
Les chiffres sur la surmortalité des fumeurs seraient toutefois sous-estimés de 17 %. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine et rapportée par Le Figaro ce lundi, environ quinze nouvelles causes de décès prématurés liées au tabagisme ont été détectées, en plus des 21 pathologies déjà connues. Avec ces nouvelles données, les fumeurs risquent doublement de mourir d’insuffisance rénale. Le risque de mourir d’ischémie intestinale (artères du tube digestif bouchées) est multiplié par six et la probabilité qu’une fumeuse meurt d’un cancer du sein est augmentée de 30 % contre 43% pour un cancer de la prostate.
Les fumeurs meurent dix ans plutôt que les non-fumeurs
Alors que le cancer du poumon est directement lié avec le tabac avec un taux de 90 % des malades fumeurs ou qui l’ont été, il existe de nombreuses autres pathologies dont les cancers ORL, de l’œsophage, de la vessie, du pancréas, la broncho-pneumopathie chronique obstructive, le diabète, les AVC… "Les fumeurs meurent, en moyenne, dix ans plus tôt que les non-fumeurs", prévient le Pr Daniel Thomas, porte-parole de la Société française de tabacologie tout en rappelant l’importance d’arrêter la cigarette à tout âge.
"Un fumeur sur deux mourra du tabagisme"
Partant sur la base de l’année 2010, le nombre de mort attribuable au tabac en France s’élève à 78 000, explique Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy. Si toutefois les résultats de cette étude se confirment, ce chiffre gonflerait d’environ 15 %, ajoute la spécialiste avant de conclure que ce n’est pas vraiment la différence entre les deux chiffres 78 000 et 90 000 qui doit alerter les fumeurs, mais le fait qu’"un fumeur sur deux mourra du tabagisme."
