En comparant Nicolas Sarkozy à l’escroc américain Bernard Madoff, la numéro un socialiste Martine Aubry ne s’est pas seulement attirée les foudres de l’UMP mais aussi les remontrances des éditorialistes qui jugent lundi l’attaque un brin "primaire".
PARIS (AFP) - En comparant Nicolas Sarkozy à l’escroc américain Bernard Madoff, la numéro un socialiste Martine Aubry ne s’est pas seulement attirée les foudres de l’UMP mais aussi les remontrances des éditorialistes qui jugent lundi l’attaque un brin "primaire".
Sans surprise, Le Figaro fustige en Une "le dérapage de Martine Aubry" et l’éditorialiste du quotidien conservateur, Paul-Henri du Limbert, considère que même si "la première secrétaire du PS n ?est évidemment pas populiste (...) son antisarkozysme l ?aveugle et l ?égare".
Même Libération, pourtant classé à gauche, estime par la voix de son directeur Laurent Joffrin, qu’"il n ?est pas certain que le parallèle établi par Martine Aubry entre Nicolas Sarkozy et Bernard Madoff soit ni du meilleur goût ni de la meilleure eau".
Dans Le Télégramme, Christine Clerc explique que, comme Nicolas Sarkozy, Martine "cherche à mobiliser son camp en ravivant le clivage droite contre gauche".
"Il faut cogner en face, pour exister chez soi. Primaire ? Oui, cela s’appelle comme ça", s’amuse Francis Brochet, du Progrès de Lyon.
Plus sévère, Patrick Fluckiger écrit dans L’Alsace qu’"à force d’imprudence, on risque la sortie de route, et c’est ce qui est arrivé samedi à Martine Aubry".
"En tout cas, Martine Aubry n’a pas renforcé son image de présidentiable en sacrifiant au politiquement... très incorrect !", tranche Jacques Camus dans La République du Centre, tandis que Patrice Chabanet juge dans Le Journal de la Haute-Marne que "Martine Aubry s’est discréditée au simple détour d’une phrase, affaiblissant du même coup la cause qu’elle défend".
"Le discours touche tellement le fond qu ?il nécessite un grand coup de pied pour tenter de remonter à la surface", renchérit Olivier Picard, des Dernières Nouvelles d’Alsace, qui ajoute qu’au lendemain de ses propos polémiques, "Martine Aubry a plutôt aggravé son cas en essayant laborieusement de faire croire qu ?elle n ?avait pas vraiment dit ce qu ?elle avait dit... sans convaincre, évidemment. C ?est bien simple, c ?était aussi léger que du Frédéric Lefebvre (le porte-parole de l ?UMP) dans le texte", commente-t-il malicieusement.