Le Chef de l’Etat avait révoqué l’ancien préfet Albert Dupuy suite aux incidents qui avaient secoué la semaine dernière la ville de Grenoble. Son successeur, Eric Le Douaron, un policier de métier, a pris ses fonctions jeudi, dans un contexte de nette montée en puissance de la répression.
Sarkozy a présidé mercredi une réunion sur les gens du voyage et les Roms, à l’issue de laquelle de sévères mesures sécuritaires ont été annoncées. Le 21 juillet, après les émeutes de Saint-Aignan et de Grenoble, le président a également fait part de sa volonté de " livrer une guerre sans merci contre la criminalité ". Et aujourd’hui, l’heure est à l’exécution de la parole donnée.
Nicolas Sarkozy accompagné par les ministres Brice Hortefeux (Intérieur), Michèle Alliot-Marie (Justice) et le secrétaire d’État à la Justice Jean-Marie Bockel, installera lui-même le nouveau préfet de l’Isère, dont le mandat sera sans aucun doute placé sous le signe de la sécurité.
Au programme des officiels : "à 11 heures est prévue une visite à huis clos de l’hôtel de police de Grenoble. Ensuite, une heure plus tard, une réunion sera organisée à la préfecture avec les représentants locaux et nationaux de la lutte contre l’insécurité. Puis le Chef de l’Etat doit prononcer un discours à 12 heures 40 minutes.", indique un communiqué de l’Élysée.
Toutefois, l’installation d’un policier au poste de préfet suscite l’indignation de la gauche.
"L’installation d’un policier à la tête des services de l’État en Isère révèle une conception curieuse du rôle d’un préfet. Ce qu’il faut surtout, ce sont des moyens pour renforcer la police à Grenoble qui a perdu 120 policiers depuis 2002", a déclaré dans un communiqué Erwann Binet, patron de la fédération PS de l’Isère.
Le nouveau préfet de l’Isère, Eric Le Douaron, âgé de 59 ans, était depuis juillet 2009 préfet de la Meuse après avoir été directeur de la sécurité publique de Paris.