Au terme d’environ cinq heures et demie de réquisitoire, le parquet général de Paris a requis lundi 23 mai quinze mois de prison avec sursis à l’encontre de Dominique de Villepin, accusé de " complicité de dénonciations calomnieuses par abstention " dans le cadre de l’affaire Clearstream.
Selon l’avocat général Jean-Louis Perol, l’ancien premier ministre s’est rendu coupable d’avoir délibérément laissé agir l’instigateur des faux listings bancaires, Jean-Louis Gergorin. Une dénonciation calomnieuse dans laquelle figurait notamment le nom de Nicolas Sarkozy. En juillet 2004, Dominique de Villepin est informé de la " fausseté des listings " mais il " s’abstient d’intervenir auprès de Jean-Louis Gergorin. Au contraire, il s’engage dans une stratégie de dissimulation ", accuse Jean-Louis Perol. Il espérait porter " un coup fatal à son rival (Nicolas Sarkozy, ndlr) ", conclut l’avocat général.
Un raisonnement rejeté en bloc par l’intéressé. De surcroît, Dominique de Villepin accuse Nicolas Sarkozy d’influencer le parquet. " Après six années d’un lynchage politique, médiatique et judiciaire, après avoir été déclaré innocent en première instance, le ministère public persiste et signe ", dénonce-t-il à l’issue du réquisitoire.
La peine maximale requise en appel contre de Villepin est fixée à 15 mois avec sursis, apparemment plus clémente que les 18 mois avec sursis et 45 000 euros d’amende demandés à l’issue du jugement en première instance en 2009. Tandis que des peines de 15 et 12 mois ferme ainsi qu’une amende de 45 000 euros ont été requises hier contre les deux autres co-accusés Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Ces derniers avaient été condamnés respectivement à 15 et 18 mois de prison ferme, assortis pour chacun d’une amende de 40 000 euros en 2009.