Le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a admis avoir eu des échanges téléphoniques avec Nicolas Sarkozy à deux reprises entre juin 2013 et janvier 2014.
Ce jeudi 3 mars, Le Monde révèle un nouveau rebondissement sur l’affaire du financement libyen, ayant conduit à l’ouverture d’une enquête contre Nicolas Sarkozy pour trafic d’influence. Dans cette affaire, l’ancien président est soupçonné d’avoir fait financer sa campagne électorale de 2007 par l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Un soupçon qui était à l’origine de son placement sur
écoute.
Concernant l’affaire des écoutes de l’ex-chef de l’Etat, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Patrick Calvar jette un nouveau pavé dans la mare : il a reconnu avoir été contacté au téléphone à deux reprises, en juin 2013 et janvier 2014, par
Nicolas Sarkozy, qui voulait, selon lui, s’enquérir de l’avancement des investigations lancées à son encontre.
Le Monde précise que Patrick Calvar a été entendu comme témoin le 28 mars dernier. Son audition intervient, alors qu’à la mi-mars, les enquêteurs avaient eu connaissance de l’existence des échanges téléphoniques entre, d’une part l’ex-patron de la police et l’actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, et de l’autre, l’ancien président et Patrick Calvar.
Ce dernier occupait auparavant le poste de directeur du renseignement à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) avant d’être nommé à la tête de la DCRI. D’après Le Monde, Patrick Calvar se montrait particulièrement "prudent" lorsqu’il répondait à son interlocuteur au bout du fil.
Les écoutes orchestrées par la justice dans l’entourage de Nicolas Sarkozy concernaient également Michel Gaudin, Brice Hortefeux et Claude Guéant. C’est le coup de fil entre Gaudin et Calvar qui a éveillé les soupçons, d’où la décision de placer Nicolas Sarkozy sur écoute en septembre 2013.
Selon Le Monde, Patrick Calvar a également confirmé lors de son audition avoir reçu fin 2013 et début 2014 deux appels de Nicolas Sarkozy. "Au cours de l’une des conversations captées par les enquêteurs, l’ancien président s’est notamment montré préoccupé par une éventuelle audition par le contre-espionnage, de Moftah Missouri, qui fut longtemps l’interprète personnel du ’Guide’ de la révolution libyenne", relate Le Monde. Le quotidien ne livre toutefois aucun détail sur ces appels suspects.