Le député-maire UDI de Cholet Gilles Bourdouleix risque une poursuite pénale pour apologie de crime contre l’humanité suite à ses propos sur des gens de voyage : "Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez".
La polémique enfle autour des propos de l’élu UDI Gilles Bourdouleix qui disait "Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez" lorsqu’il parlait des gens de voyage ayant occupé un terrain à Cholet, le long de la route de Nantes. 150 caravanes ont envahi ce champ situé près d’un parking privé, provoquant une colère noire chez le député centriste dimanche.
C’est un journaliste du Courrier de l’Ouest qui a pu enregistrer ces propos. Dans son édition du lundi 22 juillet rapportée par Europe 1, il est écrit : « Excédé par des saluts nazis et les accusations de racisme qui fusent, le député-maire, provocant à son tour, marmonne : " Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez... ".
Le principal intéressé assure ne pas avoir proféré de telle phrase. A son tour, il se défend en affirmant que ses propos étaient plutôt dans ce genre : "Si j’avais été Hitler effectivement, ils seraient morts". Seulement, l’enregistrement sonore l’accable et la nouvelle n’a pas tardé à parvenir aux oreilles des autorités qui ont condamné aussitôt les agissements de l’élu centriste.
Dans un communiqué rapporté par France TV info, le préfet du Maine-et-Loire déclare avoir été saisi par le ministre de l’Intérieur lui-même afin qu’une procédure en pénale soit donnée à cette affaire. "La justice appréciera les suites pénales à réserver à ces propos", aurait demandé le ministre. Le procureur de la République va donc être saisi de l’affaire pour apologie de crime contre l’humanité, annonce ainsi le préfet, fustigeant que "rien ne peut justifier, ni excuser qu’un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XXe siècle".
Outre la suite judiciaire que cette affaire pourrait avoir, l’avenir politique de Gilles Bourdouleix est aussi très compromis. Le parti UDI pourrait décider dans un futur proche de son exclusion. Hier, Jean-Louis Borloo, président du parti a déclaré que « quelles que soient les provocations bien réelles et inacceptables » qui auraient été proférées à son encontre, le député-maire de Cholet a réagi de manière condamnable.
A son tour, Jean-Christophe Lagarde, le n°2 du parti réagit sur Twitter en ces termes : "La seule sanction possible est l’exclusion de l’UDI" de Gilles Bourdouleix.
Se positionnant en victime, ce dernier s’est justifié en indiquant : "Vous faire traiter de Hitler, vous croyez que c’est agréable non ? On se fait injurier à longueur de temps. L’autre jour, ils me traitaient de pédophile. Alors qu’eux, la moitié des enfants sont entre pères, grands-pères…".
Le site lelab.europe1.fr rappelle que dans le passé, Gilles Bourdouleix avait déjà proféré des propos injurieux lorsqu’il parlait des gens de voyage. Cet épisode se serait passé le 9 septembre 2010 sur un terrain municipal alors ce dernier était encore un maire UMP. La Ligue des Droits de l’Homme avait porté plainte à l’époque pour "provocation à la haine raciale" mais l’affaire a été classée sans suite un an plus tard.