Les photomontages de la marque Benetton lancés depuis mardi ne cessent de défrayer la chronique. Après que Vatican ait menacé de porter plainte, Christine Boutin, la présidente du Parti chrétien démocrate frappe encore plus fort en appelant les consommateurs à boycotter la marque de vêtements italienne.
« On ne peut pas rire des religions » s’indigne Christine Boutin, la candidate à la présidentielle parlant des photomontages lancés par Benetton. Elle monte ainsi au créneau après les menaces de Vatican de porter plainte contre la marque en dénonçant « un grave manque de respect à l’égard du Saint Père ».
Vatican lui, s’est dit scandalisé par celle où l’on voit le pape Benoît XVI et l’Imam de la mosquée Al-Azhar du Caire Mohamed Ahmed al-Tayeb s’embrasser. Réagissant aussitôt, la marque décide de retirer la photo incriminée et se dit « désolée que l’utilisation de l’image ait heurté la sensibilité des fidèles ».
Quant à Christine Boutin, elle affiche sa contrariété en déclarant lors de son entretien d’hier avec Europe1 « il n’y a pas que le Saint-Père et l’imam qui me choque. C’est l’ensemble. Parce que les personnalités choisies sont des chefs d’Etat, ce sont des responsables, ils représentent des peuples. Et donc ce sont les peuples qu’on ridiculise ».
Cette série de photomontages lancée par la marque de vêtements Benetton entre dans le cadre de sa campagne Unhate (arrêtez la haine). La marque italienne habituée à créer l’évènement avec ses campagnes publicitaires publie alors des clichés montés où l’on voit s’embrasser , dans le sens propre du terme, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, ou encore Barack Obama et ses homologues chinois Hu Jintao ou vénézuélien Hugo Chavez.
Cette campagne, censée faire la louange de l’unité et de la fraternité, a décidemment créé l’inverse à en croire aux différentes réactions faites depuis sa sortie officielle. Elle touche un point très sensible selon le Saint-Siège, la Maison Blanche quant à elle, condamne l’utilisation de l’image du président Obama à des fins commerciales.
Mais curieusement, la marque Benetton choisit souvent les sujets à polémique quand il s’agit de définir la pertinence d’une publicité. Souvenez –vous de la campagne lancée dans les années 90 où l’on voyait une jeune religieuse embrasser un prêtre.