L’adaptation, du budget 2018 pour l’outre-mer a été validée en première lecture par l’Assemblée nationale. Le vote a pu se réaliser favorablement malgré 39 voix négatives provenant des groupes FI, GDR, NG et LR.
A l’occasion de l’examen en première lecture du budget 2018 pour l’outre-mer le jeudi 9 novembre, Annick Girardin a connu un moment de solitude dans l’Assemblée nationale. Pour sa mission, la ministre avait demandé 2, 104 milliards d’euros en autorisations d’engagement et 2,068 milliards en crédits de paiement. Cela représentait au total 3,9 % de la dépense globale de l’État. Celle qui proposait un meilleur changement de modèle par la rupture du conservatisme s’est opposée à des députés vraisemblablement en colère. Les parlementaires de la Nouvelle Gauche, Les Républicains, La France Insoumise, la Gauche Démocrate et Républicaine ont tous pointé du doigt la proposition de budget d’Annick Girardin.
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Le député réunionnais de la France insoumise (FI) Jean-Hugues Ratenon et le Martiniquais Jean-Philippe Nilor (GDR) déplorent un budget 2018 outre-mer sans grand intérêt pour la construction d’un "avenir meilleur". De son côté, Serge Létchimy (NG) relève des "insuffisances suffisamment graves". Quant à la Réunionnaise Huguette Bello (GDR), elle dénonce "un budget en suspens, un recours accru au droit commun et une logique d’autocompensation". Le député des Républicains, le Réunionnais David Lorion a indiqué que le budget 2018 proposé par Annick Girardin était pointé un budget "contre les entreprises, contre les familles et contre les jeunes".
Outre ces critiques, la proposition de budget 2018 pour l’outre-mer a déçu l’ensemble de l’Assemblée nationale en ce qui concerne la grande baisse de l’aide au logement, des enveloppes de La Dom et du plan séisme. Les parlementaires ont également regretté l’absence de toute réalisation effective de la loi égalité réelle outre-mer. Dans sa défense, la ministre Annick Girardin a assuré des retombées positives quant aux crédits sur Ladom et son recul de 13 %. "Les crédits de Ladom sont à l’euro près ceux des dépenses de 2017", a-t-elle déclaré. Quant à l’effondrement de la ligne budgétaire unique (LBU), principal financeur du logement social, Annick Girardin exhorte l’outre-mer à "produire et rénover".
Une alliance s’est formée entre la gauche et la droite contre le centre quand Serge Létchimy a déposé un premier amendement concernant le fonds de secours. Il demandait à ce que ce dernier passe de 10 à 500 millions d’euros, à cause des cataclysmes naturels qui ont sévi à Saint-Martin, Saint-Barthélemy, en Guadeloupe et en Martinique. Le semblant de coalition s’est avéré fructueux quand il a été question du fonds vert pour le Pacifique. Annick Girardin l’avait fait passer de 25 millions à zéro euro. Un amendement de la Polynésienne Maïna Sage (UDI) avait demandé le rétablissement du précédent budget.
En plein débat des parlementaires, le président de l’Assemblée nationale a annoncé une demande de saisie quant au fonds vert, mais également le budget 2018 de la mission outre-mer. Si les députés Modem et REM n’ont pas été nombreux pour empêcher l’adoption de l’amendement de la parlementaire UDI, ils ont tout de même obtenu gain de cause avec le budget de l’outre-mer. Ce dernier a été adopté à 91 voix contre 39 oppositions. Désormais, le budget de l’outre-mer va être envoyé pour examen au Sénat. Il est censé revenir dans l’hémicycle avant les fêtes de Noël.