Pour n’avoir pas féminisé le titre de la présidente de séance, le député Julien Aubert s’est vu infliger une amende de 1 378 euros. Hier, 141 députés ont demandé au président de l’Assemblée de lever la sanction.
Le député UMP du Vaucluse Julien avait persisté à ne pas féminiser le titre de la présidente de séance Sandrine Mazetier et s’est retrouvé avec une amende de 1 378 euros lundi, rappelle aujourd’hui Europe 1. Hier soir, 141 députés ont demandé au président de l’Assemblée, Claude Bartolone, de lever la sanction.
Ces députés qualifient Sandrine Mazetier de « vice-président de l’Assemblée nationale » dans une tribune publiée par Le Figaro. Les initiateurs en sont François Fillon et Henri Guaino. Ils estiment que la sanction infligée à l’élu du Vaucluse, la suppression d’un quart de son indemnité parlementaire, a « couvert de ridicule cette institution essentielle qu’est la présidence de l’Assemblée ».
La sanction est, selon est « d’autant plus intolérable qu’elle punit l’usage correct de la langue française » qui est, « selon la Constitution, la langue de la République. En français ’la présidente’ désigne la femme du président », rappellent-ils.
« La mise à l’amende d’un député pour s’être exprimé correctement en français dans l’enceinte de l’Assemblée nationale française signifierait-elle que l’Assemblée s’arroge désormais le droit de fixer les règles de la langue, ce qui nous amènerait aux portes du totalitarisme », s’exclament-ils.
« Sera-t-on un jour puni pour avoir utilisé dans nos débats l’expression ’école maternelle’ que Mme Mazetier voulait faire interdire l’année dernière ? Police de la langue ou police de la pensée ? A vrai dire les deux. Mme Mazetier a utilisé les pouvoirs qui lui étaient conférés à d’autres fins pour imposer par la force de la sanction sa funeste idéologie jusque dans le langage. Détournement et abus de pouvoir sont les mots qui viennent spontanément à l’esprit. Y en a-t-il d’autres pour qualifier cette attitude, sinon peut-être un vieux mot de l’ancien code pénal : le mot ’forfaiture’ ? », se demandent également les 141 députés.
Parmi les signataires figurent Xavier Bertrand, Jérôme Chartier, Luc Chatel, Eric Ciotti, Gérald Darmanin, Eric Woerth ou encore Nicolas Dupont-Aignan.