La garde des Sceaux « s’est fait vertement rappeler à l’ordre sur son devoir de loyauté » par le chef de l’Etat cette semaine sur sa position vis-à-vis de la réforme pénale.
Furieux après l’adoption en commission des Lois de plusieurs amendements sur la réforme pénale auxquels il est opposé, François Hollande aurait convoqué à son bureau Christiane Taubira mercredi dernier pour la recadrer. Le chef de l’Etat reproche notamment à la garde des Sceaux d’être responsable de cet " échec " si on peut le qualifier ainsi étant donné que le gouvernement avait une autre vision par rapport au projet, surtout en ce qui concerne la contrainte pénale.
" Elle s’est fait vertement rappeler à l’ordre sur son devoir de loyauté ", confie-t-on dans l’entourage du président, relate Le Parisien. Lors des débats à la Chambre basse, " (la ministre) n’a pas souhaité prendre la parole, donnant l’impression d’un double jeu ", raconte dans le même journal une autre source, alors que la veille, il a été décidé que le gouvernement maintiendra son opposition à l’élargissement de cette mesure à tous les délits. Christiane Taubira, de son côté, " a toujours pensé que limiter la contrainte pénale à quelques délits faisait d’elle une peine au rabais ", affirme son cabinet.
Mais suite au recadrage initié par le président, cette dernière est obligée de se conformer au courant qui anime le gouvernement. " En séance publique à l’Assemblée nationale, la semaine prochaine, la ministre déposera et défendra des amendements visant à rétablir le texte du gouvernement, dont elle porte complètement le projet ", assure finalement une source auprès du ministère de la Justice.