C’est l’ouverture officielle du 25e Sommet Françafrique à Nice, dans le Sud de la France. Le coup d’envoi de la rencontre a été donné ce midi.
Hormis les 38 pays participants, Madagascar et Zimbabwe sont parmi les grands absents de cette grand-messe franco-africaine.
La France aurait bien aimé compter l’homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, parmi ses invités, mais la Sadec (la Communauté de Développement des Etats d’Afrique australe) s’y est formellement opposé. A entendre les explications de cette organisation régionale, la présence d’un putschiste à ce Sommet risquerait de provoquer des réactions négatives de la part des autres invités hostiles à la prise de pouvoir par voie anti-démocratique.
Le Zimbabwe brille aussi cette année par son absence à ce Sommet pour une simple raison : son président Robert Mugabe n’y est pas le bienvenu. L’Union européenne a renouvelé en février dernier son interdiction de circuler sur le territoire européen. Le président zimbabwéen fait ainsi l’objet de sanctions internationales en raison de l’absence de progrès dans la mise en œuvre de l’accord politique global de partage de pouvoir dans son pays. Le Zimbabwe est aussi fortement critiqué pour non-respect des droits de l’homme dans son pays.
Parmi les sièges de chefs d’Etat qui resteront vides durant ces deux jours de rencontre, citons ceux du président ougandais, Yoweri Museveni, et du Soudanais Omar el-Béchir. Le premier a dû décliner l’invitation de la France en raison de l’agenda surchargé : il doit accueillir, du 31 mai au 11 juin, la première Conférence de révision du Statut de Rome. Une conférence qui définira les règles de fonctionnement de la Cour pénale internationale. Le second, le président fraîchement réélu, Omar el-Béchir, n’est pas présent à Nice puisque, depuis le 4 mars 2009, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et contre l’Humanité au Darfour.
Comme il l’a annoncé, le président ivoirien Laurent Gbagbo n’est pas à Nice. Il s’est fait représenté par le président du Conseil économique et social Laurent Dona Fologo. D’ailleurs, Gbagbo a aussi indiqué qu’il ne viendrait pas à Paris les 13 et 14 juillet prochains. Ce rendez-vous initié par l’Elysée devrait réunir 14 chefs d’Etat africains dont les pays commémorent cette année le cinquantenaire de leurs indépendances.
Enfin, parmi les présences remarquées et remarquables de ce 25e Sommet France-Afrique, citons, tout d’abord, celle de Abdelaziz Bouteflika (Algérie), qui met fin à deux années de coup de froid diplomatique entre son pays et la France. Ensuite, la Guinée et du Niger ont également eu leur représentation. Sékouba Konaté et Salou Djibo ont été invités puisqu’ils se sont engagés à donner un cadre au pouvoir de transition et à fixer une date pour des élections.
Entamé ce midi à Nice, dans le Sud de la France, ce Sommet France-Afrique qui s’étalera sur 24 heures, (jusqu’à mardi midi), se focalisera sur les sujets majeurs suivants :
- La place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : il s’agit de définir le rôle et la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Le débat portera essentiellement sur le futur siège de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies. D’emblée, on parle de trois prétendants sérieux à ce poste : le sud-africain, Jacob Zuma, le Nigérian Goodluck Jonanthan et l’Egyptien Hosni Moubarak.
- Le renforcement de la paix et de la sécurité sur le continent : les participants se pencheront sur les questions relatives aux menaces transnationales, le trafic de drogue, le terrorisme dans la bande sahélo saharienne, et la piraterie.
- Climat et développement. Dans la continuité du Sommet de Copenhague et afin de préparer ensemble le prochain sommet à Cancun, au Mexique, Français et Africains vont essayer de dresser une feuille de route commune.
A noter qu’environ soixante-cinq grandes entreprises françaises sont présentes au Sommet de Nice, notamment le groupe Accor pour l’hôtellerie, Carrefour, France Télécom, Bolloré, Saint Gobain, Renault… Et côté africain, plus de 130 patrons y sont attendus.