Une barre comprenant plus de 300 appartements du quartier de la Duchère à Lyon a été démolie mercredi après-midi à l’explosif dans le cadre d’un vaste projet de renouvellement urbain devant près de 2.000 riverains.
LYON (AFP) - Une barre comprenant plus de 300 appartements du quartier de la Duchère à Lyon a été démolie mercredi après-midi à l’explosif dans le cadre d’un vaste projet de renouvellement urbain devant près de 2.000 riverains.
A 12H05, dans un grondement sourd, la barre 220, immeuble de quinze étages abritant 342 appartements, s’est affaissée verticalement en quelques secondes avant de disparaître dans un nuage de poussière sous les applaudissements du public et d’élus dont le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb.
Derrière un large périmètre de sécurité, les spectateurs, de tous âges et de toutes origines, étaient venus seuls, en groupe ou en famille, assister à l’implosion du bâtiment, deuxième des trois barres constituant la "barre des mille" de la Duchère.
"C’est toute ma jeunesse qui part en fumée et en quelques secondes. Ca me fait mal au coeur", confie la larme à l’oeil Samir Guelai, 31 ans, qui a habité l’immeuble avec sa famille.
Près de lui, Djamer Mohamed, 84 ans, venu habiter à la Duchère il y a 20 ans, regrette "la destruction du "meilleur des logements", tout en soulignant que le "changement" était nécessaire.
La destruction de la barre 220 a nécessité l’évacuation préventive de 2.000 résidents.
"La Duchère perd son identité et, en plus, on va reconstruire plus petit et plus cher", rétorque le visage grave, Christian Chaffiotte, qui se dit "en colère".
"C’est très bien au contraire. C’était de grands ensembles inhumains, et la population change", se félicite Marie Thérèse Paillasson, 78 ans.
Depuis 2003, le quartier de la Duchère, marqué dans les années 90 par des émeutes et le chômage, est en cours de rénovation dans le cadre du Grand Projet de Ville (GPV) qui doit aboutir en 2016.
Une première barre, la "barre 210", a été détruite en 2005.
"Depuis le début de la rénovation du quartier, il y a plus de mixité sociale avec plus d’étudiants, de nouveaux gens. Ca fait moins ghetto", estime encore Sophie Scuiller, une maman de 27 ans.