L’enquête progresse sur la fusillade spectaculaire de jeudi dans le Val-de-Marne, ayant coûté la vie à une policière municipale, avec la garde à vue prolongée d’un homme qui a reconnu faire partie du commando de malfaiteurs.
PARIS (AFP) - L’enquête progresse sur la fusillade spectaculaire de jeudi dans le Val-de-Marne, ayant coûté la vie à une policière municipale, avec la garde à vue prolongée d’un homme qui a reconnu faire partie du commando de malfaiteurs.
Ce quadragénaire "très connu des services de police" a admis devant les enquêteurs de la police judiciaire à Paris "appartenir au groupe" de malfrats, tout en niant avoir lui-même ouvert le feu sur des policiers et des automobilistes jeudi matin à Villiers-sur-Marne et sur l’autouroute A4, a expliqué samedi à l’AFP une source policière.
L’homme avait été interpellé jeudi soir à Champigny dans le Val-de-Marne et immédiatement placé en garde à vue. Il "pourrait faire partie de l’association de malfaiteurs", avait déjà indiqué vendredi soir le parquet de Paris.
"Cet homme est notamment propriétaire d’un sac contenant une arme à feu kalachnikov, d’un chargeur et d’un gilet pare-balles", avait précisé le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, dans un communiqué.
Sa garde à vue, susceptible de durer quatre jours en matière de criminalité en bande organisée, a été prolongée jusqu’à samedi soir, a précisé samedi une source judiciaire.
D’après une source proche de l’enquête, les policiers disposent également de traces de sang d’un ou de plusieurs gangsters et espèrent pouvoir les exploiter.
Les enquêteurs n’excluent pas d’être confrontés à une équipe de braqueurs de distributeurs de billets à l’origine de plusieurs attaques à l’explosif ces derniers mois en Ile-de-France.
Jeudi matin, quatre à cinq personnes lourdement armées circulant en fourgonnette sur l’A4 n’avaient pas hésité à tirer au fusil-mitrailleur sur des automobilistes et des policiers lancés à leurs trousses.
Arrivés à Villiers-sur-Marne, ils avaient pris pour cible des policiers municipaux, avant de réussir à s’enfuir en ayant pris soin de mettre le feu à leur fourgonnette et de changer deux fois de véhicule.
Atteinte par trois balles, Aurélie Fouquet, une policière municipale de 26 ans et mère d’un bébé de 14 mois, a succombé à ses blessures. C’est la première fois qu’une policière municipale est tuée par balles en mission.
Elle a été nommée chevalier de la Légion d’honneur, selon un décret paru samedi au Journal officiel et ses obsèques doivent avoir lieu mercredi à Villiers-sur-Marne, en présence du président Nicolas Sarkozy.
"Des moyens considérables ont été mis en oeuvre pour retrouver les coupables. Je ne doute pas que nous aurons des résultats", avait déclaré vendredi le président de la République.
Cinq autres personnes ont été blessées dans cette fusillade sans précédent en pleine journée sur une autoroute, parmi lesquelles une automobiliste de 59 ans grièvement touchée à un poumon. Elle était toujours hospitalisée dans un état grave à la Pitié-Salpêtrière à Paris, d’après une source policière.
Peu après les faits, un premier homme connu des services de police pour de "petites infractions" avait été placé en garde à vue pour une "vérification de son emploi du temps", avant d’être remis en liberté.
Ces violences exceptionnelles et la mort de la policière municipale ont ravivé la colère et le malaise de ces 18.000 agents placés sous l’autorité du maire, qui se sentent mal-aimés et veulent les mêmes avantages que les policiers nationaux.
