L’ex-ministre de la Santé, Roselyne Bachelot a été auditionnée devant la commission d’enquête sur la gestion de la crise du coronavirus. Elle a mis en garde les députés.
La commission d’enquête sur la gestion de la crise du coronavirus a auditionné l’ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Comme le rapporte Huffpost, elle a mis en garde les députés. "Il faut se méfier des leçons du passé et des retours d’expériences dont nous sommes si friands", a-t-elle recommandé.
L’ex-ministre sous le gouvernement de François Fillon a indiqué que les plans imaginés à froid contraignent la décision politique. A son avis, quand il s’agit de la santé publique, il ne peut y avoir de demi-mesure, "sinon, on est dans la ligne Maginot où on pense que l’ennemi n’attaquera qu’à certains endroits", a renchéri R. Bachelot.
Le retour en grâce de l’ex-ministre a été constaté avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19. Durant la période du virus H1N1, elle a été très critiquée pour avoir commandé trop de vaccins face à une maladie finalement moins grave que redoutée. A cette époque, 6 millions seulement ont été utilisées sur les 94 millions de doses.
"Les procès dont j’ai fait l’objet, les moqueries, les mises en cause (ont été) d’une telle violence et d’une telle injustice", s’est-elle souvenue. Ainsi, elle a indiqué comprendre les craintes suscitées chez certains de ses successeurs. A son avis, on s’est dit qu’il y avait "plus de risques à en faire trop qu’à en faire pas assez". Selon elle, c’est considérer que l’opinion publique doit faire la politique sanitaire du pays, "ce qui n’est pas ma vision".
Devant les élus, elle a souhaité la création d’une société résiliente, où chaque citoyen s’empare de sa protection, à l’opposé d’une certaine "infantilisation" actuelle, où l’on attend tout "du seigneur du château".
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