Un jeune couple a vu leur vie basculée dans la nuit du 14 juillet. Un jeune homme et sa femme ont perdu leur fils Yanis sous leurs yeux dans l’attentat de Nice. Leur petit garçon faisait partie des 86 victimes écrasées par le camion conduit par le terroriste. Le jeune couple a accordé une interview aux journalistes du journal Le Parisien.
La vie après la mort de Yanis n’est plus la même pour Mickaël et Samira. Le chauffeur terroriste de l’attentat de Nice a arraché le petit garçon à la vie laissant ses parents démunis et accablés par la tristesse. Samira se souvient de la soirée du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice comme si c’était hier pour elle. "Je sens le souffle du camion", raconte-t-elle, "je vois cette masse noire qui roule tous feux éteints vers nous, j’entends le bruit des corps fauchés", dont celui de son fils unique, rapporte Le Parisien. "Quand je pense à lui, je n’arrive pas à chasser cette image de ma tête... Alors on se replonge dans les bons souvenirs", a témoigné Samira. Depuis, elle et son mari ont du mal à oublier ce qui s’était passé. "C’est bête, je sais qu’il n’est plus là, je vois sa tombe, mais je n’accepte pas. Parfois, je me dis qu’il est chez mes parents, et que, tout à l’heure, je vais aller le récupérer. Et puis je me raisonne...", a-t-elle ajouté.
Néanmoins, selon les témoignages de Mickaël et Samira, ils font de leur mieux pour survivre et s’accrocher à la vie. Les parents de Yanis tentent de tourner la page en apprenant à vivre avec cette perte atroce de leur fils de quatre ans et demi. Le couple a déménagé de Nice car cette ville est lourde de souvenirs. "Nice, c’est le lieu de beaucoup de bons souvenirs, mais aussi du pire d’entre eux", a expliqué la femme de 33 ans. "À Nice, j’ai eu peur de perdre pied avec la réalité. Quand nous sommes revenus dans notre appartement, j’étais machinalement des coups d’oeil dans le couloir, comme si j’allais apercevoir Yanis sortir de sa chambre...", a-t-elle avoué. Les parents de Yanis ont décidé de revivre à Grenoble, là où ils se sont rencontrés. Pour le père de Yanis, Mickaël est tout aussi marqué que sa femme. Son fils lui manque énormément. "On s’est tellement marrés, il me faisait mourir de rire", sourit Mickaël. "Mon fils, c’était mon pote, mon frère jumeau. Quand il est arrivé, ça a été une révélation, un cadeau du bon Dieu", a-t-il témoigné. "Ils étaient inséparables, confirme son épouse. Ça a été quatre ans et demi de bonheur", a conclu Samira.
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