Des victimes des attaques terroristes du 13 novembre ont haussé le ton ce lundi. Elles ont été entendues par une commission d’enquête parlementaire et ont jeté la faute sur le dos des services de l’État.
Des familles de victimes et des victimes ont été entendues ce lundi dans le cadre des travaux de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats à l’Assemblée nationale. La commission composée de 30 députés de tous bords a été présidée par le député du Rhône George Fenech (LR). Elle a été constituée début février dans le but d’analyser les "moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015".
Une "atroce impréparation" mise en cause
Sur le ton de la colère, les victimes des attentats de Paris ont dénoncé les dysfonctionnements des dispositifs d’aide et d’information après les attaques djihadistes de Paris et Saint-Denis. Georges Salines, le président de "13 novembre, fraternité et vérité" critique notamment "l’atroce impréparation" des dispositifs d’information le soir des faits et les jours qui ont suivi. "Nous avons mille questions et nous attendons des réponses", a insisté celui qui a appris la mort de sa fille sur Twitter le lendemain de ces événements tragiques.
Les services de renseignements pointés du doigt
D’autres proches des victimes ont pointé les déficiences des services de renseignements. "Comment se fait-il qu’un terroriste interdit de territoire français et européen se retrouve à diriger une attaque de cette ampleur ?" s’est demandé Mohamed Zenak, le trésorier de l’association, en évoquant la présence du Belge Abdelhamid Abaaoud à Paris. Ce dernier est connu comme étant l’organisateur présumé des attentats. Mohamed est le père d’une fille blessée lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser dans le bar parisien le Comptoir Voltaire. Il s’interroge en particulier sur "la question des responsabilités" des services de l’État dans les failles enregistrées autour des attentats. De son côté, Alexis Lebrun, membre de l’association Life for Paris - 13 novembre 2015 a regretté l’absence policière. Il déplore également qu’aucune "fouille" n’ait été effectuée au Bataclan le soir des faits, alors que les services de sécurité connaissaient déjà le mode opératoire des terroristes, dont l’attaque de salles de concert.
4 000 victimes, physiques ou psychologiques
La commission d’enquête parlementaire sortira son rapport le 14 juillet, a précisé son rapporteur, le député PS Sébastien Pietrasanta cité par Le Point. Elle estime à 4 000 le nombre total de victimes, physiques ou psychologiques alors que 130 personnes ont trouvé la mort au cours de ces attaques terroristes et des centaines de blessés ont été dénombrés. "Nous ne sommes ni des procureurs ni des juges, mais des commissaires d’enquête" qui sont à la recherche de "la transparence", "la vérité" et "des solutions", a confié le président de la commission, le député LR Georges Fenech.
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