Jeudi, l’armée et les responsables politiques ont déclaré qu’au moins dix personnes ont péri dans des violences opposants les éleveurs et agriculteurs dans le centre du Nigeria.
Le porte-parole de l’armée dans la région, commandant Adam Umar, a indiqué auprès de la presse française que huit décès ont été enregistrés dans des violences dans les districts de Bokkos et Bassa. Ces attaques opposent les éleveurs musulmans aux agriculteurs chrétiens. Mercredi, les membres de la communauté Ropp ont tué un éleveur peul, lorsque celui-ci était en train de prendre du sable pour construire sa maison. Pour se venger, deux personnes Ropp ont également été attaquées et tuées par les Peuls.
" La veille, cinq personnes avaient déjà été tuées dans des affrontements semblables près de Bassa, entre nomades peuls et agriculteurs de l’ethnie Irigwe, après un vol de bétail. Les corps de trois Irigwe ont été retrouvés sur un site minier illégal de la zone et leurs proches ont accusé les éleveurs peuls de les avoir tués", a ajouté le major Umar.
Ce dernier a affirmé que plus tard, deux corps de bergers ont été découverts près d’une rivière, des faits qui laissent penser à une vengeance après les assassinats des trois cultivateurs irigwe. D’ailleurs, l’armée a déjà été déployée dans ces zones afin de rétablir le calme.
Après plusieurs affrontements ayant fait 80 morts depuis le début du mois de janvier, le gouverneur du pays a affirmé qu’environ 80.000 personnes ont dû fuir leurs domiciles dans l’État de Benue. En effet, les États du Plateau et celui de Benue sont situés au niveau de la ceinture centrale du Nigeria, séparant le nord à prédominance musulmane, et le sud très chrétien. D’où la tension ethnique et religieuse remarquée dans la région entre les éleveurs musulmans et les agriculteurs chrétiens.
Ils se battent pour l’appropriation des terres qui manquent de plus en plus de ressources en raison de la sécheresse dans le nord du Nigeria, obligeant les éleveurs à aller vers le sud.
L’International Crisis Group a sorti un rapport alarmant en septembre 2017 avec plus de 2.500 personnes tuées en 2016.
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(Source : Le Figaro)