La mère de Catherine Doucet a été retrouvée morte le samedi 30 décembre 2017. Aucun des médecins contactés n’a daigné se déplacer jusqu’au 2 janvier 2018.
La famille Doucet en a gros sur le cœur contre le système sanitaire en France. La raison à cette rancœur ? Il aurait fallu patienter trois longs jours avant qu’un médecin ne vienne constater la mort de leur mère, Jeanne Lucas, âgée de 79 ans. Pour rappel, il est nécessaire qu’un praticien vienne faire le constat du décès avant de délivrer un certificat de décès. Sans ce document, il est impossible d’organiser les funérailles de la victime.
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Catherine Doucet, la fille de la défunte, revient donc sur le décès de sa mère qui a été retrouvée sans vie dans son appartement à Meaux le 30 décembre. Les policiers et les sapeurs-pompiers qui ont découvert Jeanne Lucas dans son état ont alors appelé un à un 37 médecins. Malheureusement, aucun d’eux n’a daigné se déplacer. "Il y a deux semaines, pour un autre décès, nous avons passé jusqu’à 65 appels", confie un membre des forces de l’ordre.
Pas une obligation en cas de mort naturelle
Il semblerait qu’en Seine-et-Marne et dans certains départements, la situation de Catherine Doucet soit loin d’être une exception. En cas de mort naturelle supposée, les policiers ont du mal à faire venir un médecin pour le constat du décès. La législation a en effet statué que s’il y a mort naturelle, le parquet n’intervient pas et le praticien est libre d’agir à sa guise. Quand il s’agit d’un crime cependant, un médecin légiste se déplace sans délai.
Finalement, un médecin a daigné se déplacer pour constater le décès de la mère de Catherine Doucet le mardi 2 janvier, en début d’après-midi. Les Pompes funèbres ont pu récupérer le corps vers 18 h 30. "J’ai passé un week-end épouvantable, je pensais à ma mère qui n’a pas eu une vie simple. Elle n’a même pas été tranquille dans la mort", confie cette mère de famille de Chauconin-Neufmontiers de 48 ans.
D’après le magistrat Dominique Laurens, la raison à ce laxisme dans les constats de décès est due à la répartition des médecins sur le territoire français. Une partie du problème avait cependant été réglé par un nouveau décret paru le 10 mai 2017. Chaque médecin est rémunéré par la caisse de rattachement du médecin d’un forfait de 100 euros pour ce genre d’examen à domicile. L’ONM et l’ARS ont notamment rappelé chaque praticien à leurs obligations "déontologiques" envers les patients.
Source : Le Parisien