A la suite de la nouvelle contre-expertise judiciaire sur le crash Rio-Paris mettant en cause la responsabilité de l’équipage d’Ari France, les familles des victimes se disent indignées. Elles craignent de voir Airbus échapper aux poursuites.
Nouveau rebondissement dans l’enquête sur le crash du vol AF447 qui reliait Rio à Paris. Un rapport provisoire, remis aux juges le 20 décembre dernier, établit que la "cause directe" de l’accident "résulte des actions inadaptées en pilotage manuel" de l’équipage. Les familles des victimes dénoncent ce rapport qui risque de dédouaner Airbus.
L’AFP qui a eu accès au dossier jeudi 11 janvier, explique que la "cause directe" du crash "résulte des actions inadaptées en pilotage manuel" de l’équipage. Le rapport révèle également que "le pilotage manuel a été imposé par la déconnexion du pilote automatique consécutive au givrage des sondes Pitot". Ce givrage des sondes est le point de départ de la catastrophe, et un élément-clé de l’enquête car il avait conduit à une incohérence des mesures de vitesse de l’Airbus A330. Dans les "causes indirectes", les experts listent notamment une "insuffisance d’entraînement de l’équipage au pilotage à haute altitude", un manque de formation et l’absence initiale du commandant de bord. Ils pointent également "l’ambiguïté du classement de la procédure Stall", c’est-à-dire l’alarme de décrochage qui aurait été mal interprétée par les pilotes.
Ces dernières conclusions indignent les familles des victimes qui craignent de voir Airbus échapper aux poursuites. La présidente de l’association de victimes Entraide et solidarité AF447, Danièle Lamy, a déclaré : "Nous ressentons la plus grande indignation, à la limite de l’écœurement. Le problème des sondes Pitot est balayé, on a l’impression qu’Airbus est intouchable. C’est toujours la faute des pilotes qui ne sont pas là pour se défendre". Dans un communiqué, Air France a indiqué ne "pas souscrire aux conclusions qui conduisent notamment à la mise en cause sévère de l’équipage disparu". Mis en examen pour homicides involontaires en mars 2011, la compagnie aérienne et Airbus espèrent éviter un procès pour la catastrophe du vol AF447.
L’accident avait causé la mort de 228 personnes le 1er juin 2009 au large du Brésil.