La garde des sceaux et la ministre de l’Éducation nationale ont présenté ce jour les conclusions de l’enquête administrative ouverte suite à des accusations de pédophilie à l’école. De leur côté, des enseignants ont témoigné.
L’ingéniosité au rendez-vous
Après ces nombreuses nouvelles qui se répandent concernant la pédophilie dans le domaine pédagogique, les enseignants se montrent très prudents. Ainsi, à l’exemple de Julien qui avait remarqué que l’un de ses élèves n’avait pas fini son exercice a décidé de le laisser partir. "Je lui ai dit : Tant pis ! Va t’amuser avec les autres", rapporte-t-il. Le cas n’est pas banal, les instituteurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas se retrouver dans une situation compromettante.
Résultats d’inspection des ministères
Ce lundi après-midi, Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira ont rendu publics les résultats portant sur les récentes affaires de pédophilies. Cela a surtout permis de dévoiler les conclusions sur l’inspection des dysfonctionnements ayant permis à des enseignants, préalablement condamnés pour des affaires de mœurs, de continuer à exercer auprès des enfants. Les deux ministres avaient déjà évoqué en Avril l’inscription de loi concernant l’obligation d’information de la Justice à l’Education Nationale par rapport à toute condamnation de professeurs pour faits graves.
Une ambiance vraiment lourde au travail
Toutefois, si ceci est fait dans le but de protéger les petits et de parer à toute ambiguïté, la situation ambiante n’est pas des plus évidentes pour les professeurs. "Les plus petits veulent toujours nous faire des bisous en arrivant le matin. J’esquive en leur apprenant à dire bonjour comme des grands.", raconte d’ailleurs un enseignant toulousain, Christophe, 52 ans. Il n’est donc pas facile de travailler dans ces conditions qui virent à la paranoïa. Heureusement que le personnel féminin est majoritaire, estime Patrick, directeur d’une école à Saint-Romans. Quand un des enfants se blesse et qu’il faut lui baisser le pantalon pour soigner les bobos, une femme est plus adaptée dans ces conditions.
Excès de prudence pédagogique
Et la prudence continue au point que lors des inspections, on spécifie clairement aux enseignants, surtout les hommes, les tâches auxquelles ils sont attribués. "Mon premier jour après le concours, l’inspectrice m’a expliqué que je devais plutôt me charger de porter les cartons et de ranger les classes que de m’occuper des pipis ou des bobos des petits", se souvient Julien. Le cas est le même quand les enseignants doivent parler en privé à un élève à la fin des cours. On conseille à bon nombre d’entre eux de laisser la porte entrebâillée afin d’éviter tout malentendu.