La première centrale houlomotrice de France sera implantée dans notre île. Il manque 8 millions d’euros pour que le projet Seawatt passe à la phase d’installation. Objectif : alimenter 20 000 foyers d’ici 2015.
Les projets concernant l’exploitation thermique des mers et l’extraction d’énergies des vagues ont déjà fait l’objet de la signature d’une convention entre l’Etat et le Conseil Régional de la Réunion pour la libération d’un budget de 8 millions d’euros
(voir notre article du 24 janvier dernier). C’est exactement la somme qu’il manque maintenant au projet Seawatt pour passer à la phase d’installation au large de Saint-Pierre, d’un démonstrateur capable de produire de l’électricité à partir de la houle.
EDF se chargeant normalement de la distribution, mais comme le précise le directeur général d’EDF Réunion, Jean Michel Deveza :
"Les technologies énergie thermique des mers et houlomotrice restent expérimentales et n’ont pas encore franchi l’étape industrielle. De plus étant donnés les enjeux financiers, il est nécessaire d’évaluer précisément un potentiel garantissant une rentabilité future. Les mesures se poursuivent dans ce sens. Nous y verrons plus clairs l’année prochaine". (voir ici son interview de février dernier).
Une première en France qui pourrait se concrétiser dès le troisième semestre 2011, avec la mise en place de 5 pelamis, un procédé qui permet de convertir la puissance de la houle en énergie grâce à ce qui ressemble à un long serpent d’acier semi immergé de 170 mètres de long. Mais l’objectif est de déployer au large de nos côtes en 2015, 30 de ces pelamis afin d’alimenter 20 000 foyers en électricité.
L’investissement total est de 25 millions d’euros. Un tiers sur fonds propres des actionnaires (les entreprises Corex, et SRP d’origine néo-calédonienne), un tiers provenant de la défiscalisation, et un dernier tiers qu’il reste à trouver.
Et le projet vient d’être labellisé par le pôle de compétitivité national Capénergies. « Une reconnaissance nationale qui permet d’accéder à certains financements dédiés comme le grand emprunt national » souligne Patrice Galbois, Président directeur général de la société Corex, dans le
Journal de l’île.
Reste un problème. Le tarif de rachat des énergies de la mer. Nettement inférieur à celui pratiqué pour l’énergie solaire. Un kilowatt heure est racheté 0,15 € lorsqu’il vient de l’énergie marine, contre 0,40 € pour l’énergie du soleil, mais 0,11 € lorsqu’il est produit par l’éolien. La revalorisation des tarifs de rachat de 20 % promise par l’Etat lors du conseil interministériel de l’outre mer, une fois appliquée, devrait aider à cette valorisation attendu par le secteur. Même si Patrice Galbois estime que le vrai tarif de rachat du Kwh devrait avoisiner les 0,30€.