La visite de la Première ministre, a pris fin avec les rencontres au RSMA. Retour à Paris ce soir pour Elisabeth Borne et ses quatre ministres après un tour de l’île ponctué de quelques annonces. Rappelons qu’il s’agissait pour elle de son premier déplacement ultramarin.
La Première ministre a relevé le défi avec une pression moindre, entourée de quatre ministres délégués : l’Outre-mer, Logement, transition écologique, agriculture.
La Première ministre a pris soin de rappeler qu’elle venait pour « découvrir », qu’elle venait rencontrer les Réunionnais pour trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens.
Le contexte de sa visite était particulier : organisé au sortie d’une crise sociale et institutionnelle majeure, ce déplacement lui aura permis d’entrer dans les 100 jours que l’exécutif s’est donné pour tenter de tourner la page de la réforme des retraites.
Du point de vue de la population Réunionnaise, cette visite ne change rien à première vue à leur quotidien.
Aucune annonce forte n’a été faite pour soulager leur porte-monnaie.
La spirale inflationniste et dans les problèmes de milieux de mois va perdurer.
D’un point de vue catégoriel, certains secteurs ont obtenu des réponses à une partie de leurs attentes.
Accélérer la réhabilitation des logements anciens, soutenir la filière fruits et légumes, soutenir la réalisation de deux lycées (de la mer et hôtellerie) sont bienvenues, mais ne change pas la donne sociale toujours tendue et fortement inégalitaire à la Réunion. Et ce, malgré une baisse de 7 points du taux de chômage sous l’ère Macron.
Finalement, ce sont peut-être les quelques soutiens politiques du gouvernement.
Alors que se profilent les élections sénatoriales, cette visite aura davantage permis à Elisabeth Borne de renouer le contact avec les élus ou les acteurs économiques qu’avec les Réunionnais. Ce qui au regard de l’objectif initial affiché est un échec.
Néanmoins, ce déplacement ministériel aura peut-être permis au Gouvernement de mieux appréhender nos problématiques avant la fin de l’année, se tiendra le CIOM, le comité interministériel de l’Outre-mer, censé redéfinir le cap à suivre pour les territoires ultramarins.
Il faudra donc attendre encore quelques mois pour véritablement savoir si Elisabeth Borne était à La Réunion pour se donner un peu d’air après la tempête ou s’il s’agissait de préparer le terrain pour passer la vitesse supérieure.