En marge de sa visite à Marseille lundi pour saluer les progrès effectués dans la lutte contre la délinquance, le premier ministre Manuel Valls a reconnu qu’il restait encore "du chemin à faire".
Le Premier ministre Manuel Valls effectuait lundi après-midi une visite consacrée à la sécurité, un déplacement précédée de tirs à la kalachnikov dans la cité de la Castellane.
La nécessité d’une action dans le temps
Alors qu’il venait de saluer les résultats "plus qu’encourageants" de la sécurité à Marseille, le chef du gouvernement a toutefois mis en garde contre tout triomphalisme. Les évènements qui se sont produits à la Castellane, a-t-il indiqué démontrent et confirment la nécessité d’une action dans le temps. Il lui serait par ailleurs bien difficile de persuader que la situation enregistre une amélioration malgré des progrès enregistrés dans la Cité phocéenne. Lors de sa prise de parole, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fait retomber un peu la pression en analysant que démanteler les réseaux ne fera qu’accentuer la pression sur ces quartiers, et "plus il y aura dans ces quartiers des gens qui essaieront de se battre pour garder leur périmètre", a-t-il expliqué calmement sur Le Figaro. Poursuivant dans cet angle, Manuel Valls a défendu de "bons" résultats, en admettant qu’il restait du chemin à faire et qu’il pouvait y avoir des rechutes.
"Des papiers pour tous"
En se rendant ensuite à Noailles, un quartier très populaire de Marseille situé en centre-ville vivant de petits trafics, Manuel Valls a erré au milieu des badauds. Malgré un accueil chaleureux chez les commerçants, la situation était beaucoup plus échauffée dans les ruelles de ce quartier qui n’est pas une zone de sécurité prioritaire (ZSP). Les habitants ont crié "du pain, pas des discours", d’autres ont ajouté "Israël assassin, Valls complice" ou encore "des papiers pour tous". La tension qui y régnait était bien loin de l’esprit du 11 janvier.
"Tout faire pour casser ces ghettos"
Manuel Valls a finalement pu renouer avec les thématiques développées depuis les attentats de janvier lors d’un échange avec des jeunes au Mémorial du camp de déportation des Milles. Questionné sur "les gens dans un certain nombre de quartiers qui se sentent indésirables", le premier ministre a lancé un appel à "tout faire pour casser ces ghettos", ces murs, qui se trouvent souvent dans les têtes. Le locataire de Matignon a fait remarquer que tous les gouvernements l’avaient fait avec la même bonne volonté. Il a ensuite ajouté l’obligation aujourd’hui de passer à un autre stade ou tout va exploser, surtout dans ces quartiers populaires.