Cet échec ne faisait aucun doute. La résolution proposant un accord de paix avec Israël a été définitivement enterrée.
Les quinze membres du Conseil de sécurité ont procédé au vote, hier, tard dans la soirée, rapporte Le Monde ce matin. Dès la fin de l’après-midi, les Etats-Unis, alliés d’Israël, avaient annoncé qu’ils s’opposeraient à cette résolution proposant notamment un accord de paix d’ici un an et le retrait de Tsahal des territoires occupées d’ici deux ans.
Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU a déclaré : "Cette résolution encourage les divisions et non un compromis", ajoutant "ce texte n’évoque les inquiétudes que d’une seule partie". Jeffrey Rathke, porte-parole du département d’Etat américain avait expliqué dès lundi que la résolution posait notamment "des délais arbitraires à un succès des négociations de paix et au retrait d’Israël de Cisjordanie". Selon lui " le risque est plus grand que les négociations soient entravées qu’elles ne soient couronnées de succès".
Au final, le texte a recueilli huit voix pour, dont celles de la France, de la Chine et de Russie, deux voix contre et cinq abstentions, dont celle du Royaume-Uni. Paris a défendu le texte "poussé par l’urgence à agir", a affirmé devant le Conseil son ambassadeur François Delattre, exprimant sa déception que les efforts pour négocier un texte susceptible de faire consensus aient échoué. "Mais nos efforts ne doivent pas s’arrêter là. Notre responsabilité est d’essayer encore. Avant qu’il ne soit trop tard".
Lundi, les palestiniens avaient apporté des modifications à leur projet qui prévoit Jérusalem-Est, occupée et annexée comme capitale d’un Etat palestinien. Ils ont aussi proposé le règlement de la question des prisonniers palestiniens, l’arrêt de la colonisation israélienne et rappelé le caractère illégal du mur de séparation.