Les planteurs et les industriels n’arrivent toujours pas à trouver un accord alors que la campagne sucrière est prévue pour la mi-juillet. Mais quel est l’avenir de cette filière subventionnée ?
Les agriculteurs maintiennent la pression.
Les journées de mobilisation s’enchaînent dans différentes parties de l’île. Mais la canne a t-elle encore un futur à
La Réunion ?
Jean-Yves Rochoux, économiste, s’exprime au micro d’
Antenne Réunion et analyse
cette crise canne.
La Réunion peut-elle se passer de la canne ?
"Non, on a une matière première agricole industrielle pour laquelle on ne peut pas être compétitif. Cela n’est pas possible, c’est fait pour les pays comme le Brésil, des pays de cette taille avec cette puissance économique et des surfaces extrêmement importantes. Ce qui veut dire que la canne en long terme, je ne pense pas que ça ait un avenir très important pour nous. Mais pour l’instant à court et à moyen terme, je pense qu’on pourrait faire quelque chose pour s’en sortir d’une manière moins coûteuse sur le plan des subventions et puis surtout moins coûteuse sur le plan social. Faire comme si rien ne se passe, et comme si les planteurs les moins productifs puissent s’en tirer dans les années qui viennent, c’est leur mentir."
Les usiniers ont-ils encore une marge de manoeuvre ?
"Les usiniers ont sans doute une petite marge de manoeuvre sans que l’on sache vraiment de quel montant elle est car j’imagine qu’on a pas les données comptables correspondantes. Ce qui est certain est que l’usinier qui est en position de force. Il est tout seul dans une configuration qui est défavorable où il se trouve face à de multiples planteurs, à des syndicats qui sont en partie divisés sur certains points. L’usinier a effectivement la place prépondérante même s’il peut toujours se faire taper sur les doigts par l’Etat."
Les planteurs de canne ont-ils un avenir ?
"Il est possible que la canne ait un avenir. Maintenant, je pense qu’il faut un peu changer les règles du jeu, à savoir accélérer un certain nombre de phénomènes. Par exemple, il faut réussir, pour nos planteurs de canne, à augmenter beaucoup plus rapidement la productivité de façon à avoir un besoin de subvention publique ou de chose de ce genre qui vont être de plus en plus difficile à obtenir."