En raison de la menace terroriste toujours très élevée en France, les prochaines élections présidentielles vont se dérouler sous état d’urgence.
L’élection présidentielle, prévue se tenir les 23 avril 2017 et 7 mai 2017, se tiendra en plein état d’urgence, une situation inédite sous la Ve République. La mesure a été décidée par l’actuel gouvernement en raison du risque terroriste toujours très élevé après la vague d’attentats qui a été enregistrée depuis deux ans dans le territoire de l’Hexagone. "Nous commettrions une grave erreur si nous baissions la garde", avait déclaré le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux lors du vote en décembre de la cinquième prolongation de l’état d’urgence.
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L’état d’urgence a été décrété dans la soirée des attentats sanglants du 13 novembre 2015 ayant causé le décès de 130 personnes. À cause des échéances électorales, il durera cette fois jusqu’au 15 juillet, bien au-delà des dates des prochaines législatives prévues les 11 et 18 juin de cette année. Sauf changement, cet état d’urgence sera donc la plus longue et ininterrompue en France.
Bruno Le Roux avait mis en garde contre l’"intense période électorale" en 2017 qui "accroît encore les risques de passage à l’acte des terroristes". Le ministre de l’Intérieur redoute surtout les rassemblements que ces élections présidentielles et législatives vont engendrer, cible idéale pour les terroristes.
En vue des élections présidentielles, de "nouvelles instructions" seront données, a promis Bruno Le Roux rapporté par Le Point. Ces instructions s’ajouteront aux quatre lois anti-terroristes et les 9000 recrutements des membres des forces de l’ordre lancé par le gouvernement depuis les récents attentats terroristes en France.
Parmi les nouvelles mesures prévues dans le cadre de l’état d’urgence en France, le nouveau ministre de l’Intérieur veut prioriser la sécurité autour des meetings puis sur les bureaux de vote. La protection rapprochée des candidats sera également renforcée. Pour cette fois, environ 100.000 policiers, gendarmes, militaires et réservistes seront officiellement déployés dans tout le territoire de l’Hexagone.
Par ailleurs, les spécialistes s’inquiètent également du laxisme des surveillances au niveau des frontières entre les pays européens. "L’effort doit porter sur l’Europe. On entre et on sort comme on veut, c’est étonnant !", alerte le criminologue Alain Bauer sur Libération.
Il y a également le risque de cyberattaque qui expose la France à un chamboulement de son scrutin présidentiel et législatif. La menace terroriste sur la toile paraît d’ailleurs des plus sérieuses depuis qu’un rapport américain publié le 6 janvier a accusé la Russie d’être à l’origine de hacking contre Hillary Clinton durant la présidentielle aux États-Unis.